Du 2 au 4 mai prochains, Montréal sera l’hôte d’une nouvelle édition du Salon Internationale de l’Alimentation (le SIAL pour les habitués). Rassemblement incontournable pour les acteurs de toutes les sphères en alimentation, cet événement d’envergure international permet à chacun de prendre le pouls du marché et des tendances, de découvrir des nouveautés et bien sûr de faire des rencontres d’affaires enrichissantes. Que nous réserve cette prochaine édition ? En voici un aperçu.
Concours SIAL Innovation
Ce concours, maintenant bien ancré dans la tradition du SIAL, récompense chaque année les meilleures innovations parmi tous les produits inscrits. Une visite de l’Espace Innovation pour découvrir les finalistes et gagnants est donc un incontournable.
• Quelques nouveautés viennent enrichir l’édition 2018 : d’abord, plutôt que de couronner un seul grand gagnant, trois grands prix seront remis ! Les gagnants bronze et argent recevront chacun un prix d’une valeur de 5 000 $ et le gagnant or, un prix d’une valeur de 10 000 $. Ces prix seront remis par Nielsen, partenaire de SIAL Canada, le 2 mai à 11h.
• Un « prix spécial biologique » est ajouté, afin de reconnaitre l’innovation en lien avec cette grande tendance mondiale.
Comme par le passé, les grands gagnants pourront profiter d’une visibilité particulière, non seulement au salon de Montréal mais également à tous les salons SIAL tenus durant l’année un peu partout autour du globe.
À qui la chance cette année…? Les entreprises ont jusqu’au 21 mars prochain pour inscrire leurs innovations de produits ou d’emballages alimentaires.
Des tendances qui deviennent des modes de vie
L’utilisation du terme « tendance » porte parfois à confusion puisqu’il n’est pas toujours question d’un mouvement éphémère comme le mot le sous-entend. Pour preuve, certaines tendances s’inscrivent dans l’aire du temps et prennent une place affirmée dans notre mode de vie. Parmi elles, notons la diversification des sources de protéines, le croisement du local et de l’ethnique dans un même produit ou repas et la recherche de simplicité (à la fois au niveau de la composition, de la transformation et de la préparation).
Du plaisir, et pas que pour les sens !
Les experts d’XTC World Innovation le confirment : le plaisir est l’argument dominant en innovation alimentaire mondiale en 2018, et particulièrement en Amérique du Nord. « Pas nouveau ! », vous me direz ? Oui, mais non : le plaisir prend progressivement un nouveau visage plus multidimensionnel que jamais. Au-delà des sens (qu’on doit évidemment combler), on parle maintenant de plaisir global, à la fois sain et simple, qui fait du bien (à soi, aux autres, à la planète) et qui rassure, un plaisir utile et accessible, bref, un plaisir qui a de la valeur et est en accord avec ses valeurs. J’oserais parler de plaisir « conscient », parce qu’au fond, du plaisir qui crée du tort d’une façon ou d’une autre n’est pas aussi plaisant…
4 Tendances à surveiller
L’industrie alimentaire étant très dynamique, plusieurs tendances s’activent en parallèle.
En voici quatre que je m’attends à observer au prochain SIAL.
1- Démocratisation du bio et chasse aux OGM :
l’offre d’aliments certifiés biologiques est en croissance constante partout dans le monde depuis une bonne dizaine d’années. Initialement l’affaire de produits peu transformés, on retrouve aujourd’hui des produits bio dans toutes les catégories (même des boissons énergisantes !). Opportunité marketing ou réelle vague de fond ? La question se pose. Mais quoiqu’il en soit, le bio devient de plus en plus répandu et accessible. En 2016, les ventes atteignaient 3,7 milliards de dollars au Canada et 43 milliards aux États-Unis ; des chiffres encore modestes aux yeux de plusieurs, mais tout de même non négligeables. La croissance est toujours là, mais elle semble ralentir en Amérique du Nord depuis deux ans. Les multiples défis liés à l’agriculture biologique sont certainement en cause, mais je soupçonne aussi que la montée en popularité de la certification sans OGM y est pour quelque chose. Moins longue et coûteuse à obtenir que la certification biologique (mais tout de même contraignante), la certification « sans OGM » semble être une alternative au bio pour les transformateurs souhaitant offrir des produits « propres » à bon prix. Autre incitatif, l’absence d’OGM semble devenue un prérequis dans certaines catégories pour quiconque espère se tailler une place sur les tablettes chez nos voisins du Sud. L’organisme américain Non-GMO Project y est certainement pour quelque chose : en parallèle à leurs campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs, ils ont certifié plus de 50 000 produits en moins de dix ans et plus de 14 000 marchands sont aujourd’hui impliqués dans le mouvement. On n’a donc pas fini de voir voler leur papillon !
2- Le végétal devient gourmand :
bonne nouvelle ! L’offre d’aliments faits d’ingrédients végétaux passe du rang de substitut à une offre de plus en plus complète, à la fois nourrissante et gourmande. Et c’était à prévoir : la sensibilisation à réduire notre consommation de viande pour des raisons de santé et d’environnement, ainsi que la recherche de protéines pour mieux contrôler sa faim, son énergie et son poids sont deux des principaux facteurs poussant les transformateurs à miser sur les végétaux pour innover et diversifier leur offre.
3- Fermentation et infusion :
cette nouvelle tendance est très intéressante puisqu’elle découle d’une combinaison de plusieurs tendances établies, notamment la naturalité, la santé (digestive et globale), l’exotisme et la recherche d’une saveur et d’un goût « vrais ». Ces procédés de transformation, issus de cultures très anciennes d’Asie et d’Europe de l’Est ont pour particularité de nous faire voyager dans le temps et l’espace, à la découverte de saveurs uniques et de bienfaits entièrement naturels. On observe actuellement sur le marché une explosion de breuvages fermentés ou infusés, mais cette tendance se développe aussi progressivement dans l’offre de produits transformés.
4- Éthique et transparence :
la facilité d’accès à l’information et la multiplication des cas de fraude alimentaire partout dans le monde donnent aux consommateurs de plus en plus de motivation à connaitre la provenance et « l’historique » des produits qu’ils consomment. La pression est donc bien présente sur l’industrie : chacun a le devoir de se regarder le nombril et faire du ménage, au besoin. À mon avis, il s’agit là d’une excellente opportunité pour innover au niveau corporatif, donc au-delà de son offre de produits, ouvrant une autre avenue pour donner de la valeur à sa marque. Les trois principaux arguments d’innovation en lien avec l’éthique qu’on observe actuellement sont la traçabilité, la lutte au gaspillage et la protection des ressources naturelles.
Rendez-vous pour le sial canada à montréal du 2 au 4 mai 2018