Actif depuis 20 ans, l’institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval est reconnu internationalement comme un leader en recherche dans les domaines du bioalimentaire, de la nutrition et de la santé. Depuis 2016, son observatoire de la qualité de l’offre alimentaire œuvre à la caractérisation et au suivi de la qualité de l’offre alimentaire québécoise.
Entité structurante de l’INAF, l’Observatoire est né d’un besoin commun identifié par les acteurs gouvernementaux, industriels, académiques et de santé publique de doter le Québec d’un dispositif de suivi de la qualité de l’offre alimentaire, afin d’en améliorer sa composition et son accessibilité. L’Observatoire soutient les deux grandes politiques publiques québécoises que sont la politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS), sous le leadership du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), et la politique bioalimentaire 2018-2025 : alimenter notre monde, du ministère de l’Agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ).
Soucieux de générer une information utile à l’action pour le secteur bioalimentaire du Québec, l’Observatoire a réalisé une consultation auprès de ses partenaires afin d’identifier ses priorités d’action. Dans l’objectif de proposer une offre alimentaire de qualité répondant aux besoins des consommateurs, des industriels, des acteurs de santé publique et représentants des consommateurs ont collaboré à l’identification des catégories d’aliments les plus pertinentes à analyser. Les produits de consommation « de masse » comportant un potentiel d’amélioration ont donc été priorisés.
À ce jour, l’Observatoire a analysé neuf catégories d’aliments.
Chaque étude donne un regard objectif sur la situation actuelle de la qualité de l’offre alimentaire, établissant ainsi un « point de départ » pour les mesures de suivi des années à venir. Les connaissances générées tiennent également compte des comportements d’achats afin de suivre les aliments transformés qui composent le panier d’épicerie des Québécois. Les travaux de l’Observatoire permettent par ailleurs de situer la qualité de l’offre alimentaire québécoise au sein de l’offre globale et ainsi, de valoriser et faire rayonner nos industriels québécois. L’achat local, particulièrement important en cette période de crise sanitaire mondiale de la covid-19, permettra de soutenir nos entreprises bioalimentaires et la reprise économique de ce secteur essentiel pour le Québec.
Suivre l’évolution de la qualité́ de l’offre alimentaire, le cas des pains tranchés
À la suite du développement de méthodologies rigoureuses, l’Observatoire s’est penché sur l’analyse des pains tranchés disponibles au Québec. En collaboration avec protégez-vous, 294 produits ont été recensés dans divers marchés d’alimentation. Les données de ventes, provenant de Nielsen, ont été obtenues pour 254 pains représentant 75 % des ventes du marché québécois des pains tranchés.
Cette étude a d’abord permis de constater que les pains les plus retrouvés sur le marché́ sont les pains multigrains (c’est-à-dire, les pains composés d’au moins deux différents grains, qu’ils soient ou non à grains entiers). Ces derniers constituent plus des deux tiers de l’offre des pains tranchés, et représentent la majeure partie des ventes avec près de 60 % du volume de ventes de la province. Quant aux pains 100 % grain raffiné, communément appelés « pains blancs », ils constituent seulement 7 % de l’offre des pains tranchés en termes de variété de produits, mais représentent tout de même 25 % des ventes.
Dans les années à venir, la réglementation canadienne pourrait être appelée à changer pour intégrer un symbole d’avertissement sur le devant des emballages. Ce symbole, qui pourrait être exigé aux transformateurs, viserait à informer les consommateurs des aliments contenant 15 % ou plus de la valeur quotidienne en sodium, gras saturés et sucres. Puisque le pain est un des principaux contributeurs de l’apport en sodium des Québécois, l’Observatoire a vérifié quel pourcentage de l’offre de pains tranchés se retrouverait avec ce symbole d’avertissement. Les analyses montrent que plus du quart des pains se situeraient au-delà du seuil fixé par Santé Canada et auraient ainsi à afficher ce symbole d’avertissement. Les pains 100 % grain raffiné seraient les plus touchés, avec près de la moitié dépassant le seuil établi par santé canada.
Considérant que le pain est un produit largement consommé et globalement nutritif, les données analysées par l’Observatoire visent à soutenir la filière québécoise dans ses efforts d’amélioration. De même, pour chaque catégorie d’aliments, les études ciblent certaines zones d’amélioration possibles afin d’informer et de soutenir les industriels québécois dans leur processus d’innovation.
Quelles sont les suites à envisager ?
Pour soutenir l’utilité sociale de ses travaux, l’Observatoire s’est doté d’un plan de mobilisation des connaissances spécifiques à chaque public cible : entreprises bioalimentaires, santé publique et consommateurs. En collaboration avec le CTAQ, une démarche de mobilisation est mise en place avec le secteur de la boulangerie, laquelle vise à créer un dialogue entre les industriels et les chercheurs ayant comme but de vulgariser les données générées pour que celles-ci soient utiles à l’action. L’Observatoire vise ainsi à soutenir l’essor des transformateurs dans l’amélioration de la qualité nutritionnelle de leurs produits et leurs stratégies d’innovation, tout en soutenant la création d’une offre alimentaire de bonne qualité́ et accessible à tous.
Afin d’en apprendre plus sur l’Observatoire et pour consulter ses plus récents projets, visitez le offrealimentaire.ca.