Au cours des deux dernières décennies, le nombre d’allergies alimentaires et autres types d’hypersensibilités alimentaires n’a cessé de croître au pays de l’Oncle Sam, augmentant d’environ 4 % par année, et affectant ainsi environ 32 millions d’Américains et leurs familles.
Les allergies alimentaires se produisent lorsque le système immunitaire de l’organisme réagit à certaines protéines dans les aliments. Par conséquent, une loi existe aux États-Unis pour identifier les allergènes jugés prioritaires afin de protéger les gens souffrant de ces réactions immunitaires. | Par Julie Langlois, Directrice, étiquetage et réglementation
La loi qui régit l’étiquetage des allergènes est la Food Allergen Labeling and Consumer Protection Act of 2004 (FALCPA) et s’applique à tous les aliments emballés vendus aux États-Unis qui sont sous la juridiction de la Food and Drug Administration (FDA).
Adoptée en 2004, cette loi est un amendement à la Federal Food, Drug, and Cosmetic Act. Elle exige que l’étiquette d’un aliment qui contient un ingrédient ou une protéine provenant d’un allergène prioritaire atteste la présence de ce dernier de la manière prescrite par la loi.
Les huit allergènes prioritaires qui sont identifiés selon la FALCPA sont le lait, les œufs, le poisson, les crustacés (ex. crabe, homard, crevette), le blé, le soya, les arachides et les noix (ex. amandes, noix de cajou, noisettes, pistaches, noix de coco). Ces allergènes sont présentement regroupés par l’industrie sous l’expression « The Big 8 ».
Un vent de changement
Du nombre d’Américains affectés par les allergies alimentaires, 1,6 million sont allergiques au sésame. Au fil des années, beaucoup de pression s’est fait ressentir de la part d’associations afin que le sésame compte parmi les allergènes prioritaires aux États-Unis. Toutefois, il n’est pas si simple de modifier un règlement gouvernemental. C’est finalement le 23 avril dernier que le Président Joe Biden a signé le projet de loi FASTER Act (The Food Allergy Safety, Treatment, Education and Research Act) afin de désigner le sésame comme le neuvième allergène prioritaire aux États-Unis. Ce faisant, le sésame devient le premier allergène à s’ajouter à la liste officielle des allergènes prioritaires se prêtant à la mention « Contient : » sur les emballages depuis 2006.
Il devenait nécessaire de faire reconnaître le sésame comme un allergène, compte tenu du nombre important d’aliments auxquels il est ajouté aujourd’hui. Notons également que l’augmentation du nombre d’allergies au sésame peut être attribuée au fait que les Américains adoptent davantage d’aliments internationaux dans leur régime, comme le tahini dans le houmous ou l’huile de sésame dans de nombreux plats d’inspiration asiatique. «The Big Nine»
Aux États-Unis, les allergènes prioritaires sont à déclaration obligatoire sur les étiquettes, et ce, qu’ils soient présents à titre d’ingrédients ou de constituants d’ingrédients. Ils doivent être signalés dans la liste des ingrédients ou dans une mention « Contient : » située immédiatement après cette liste. Ainsi, les entreprises devront dorénavant déclarer le sésame au même titre que les autres allergènes prioritaires sur les emballages des produits alimentaires auxquels s’applique la FALCPA. À compter du 1er janvier 2023, les produits sous la juridiction de la FDA qui seront introduits dans le commerce devront obligatoirement déclarer le sésame à l’égal des autres allergènes prioritaires. Le sésame rejoindra alors les huit autres allergènes prioritaires pour former ce qui sera dorénavant désigné comme « The Big Nine ».
Pour information, la loi FALCPA ne s’applique pas aux aliments qui sont sous la juridiction du United States Department of Agriculture (USDA), soit la viande, la volaille, les ovoproduits transformés (séchés, congelés ou liquides) et le poisson-chat. Notons qu’il demeure toutefois fortement encouragé de signaler les allergènes conformément à la loi FALCPA pour ces produits.