La décision de Donald Trump de taxer les importations américaines d’acier et d’aluminium ne cesse de préoccuper les pays exportateurs. Le sujet est au centre de la réunion des ministres des Finances du G20 à Buenos Aires tandis que l’Union européenne multiplie les rencontres avec les autorités américaines.
Les taxes américaines doivent entrer en vigueur le 23 mars pour tous les pays du monde, à l’exception du Canada et du Mexique. Mais l’Union européenne est persuadée qu’il y a encore une marge de manœuvre avec l’administration américaine.
Cecilia Malmström, la commissaire au Commerce, se rend ce mardi à Washington pour en discuter. Une visite qui suit celle du ministre allemand de l’Economie, Peter Altmaier. L’Europe ne comprend toujours pas la stratégie américaine qui consiste à viser la Chine, critiquée pour ses subventions aux exportations, tout en menaçant les alliés des Etats-Unis.
Toutefois, si de telles mesures devaient entrer en vigueur, la Commission européenne a prévenu; elle taxera lourdement certains produits américains. Des avertissements similaires sont formulés par d’autres pays, comme par exemple la Turquie, grande importatrice de coton américain qui menace de taxer cette matière première.
Face au risque d’escalade, 45 confédérations patronales américaines ont exhorté Donald Trump à mettre fin à ses projets. Pour les grands patrons américains, imposer des droits de douane entraînerait des conséquences négatives pour leur activité et pour l’économie du pays. Donald Trump compte certes protéger les producteurs américains d’acier et d’aluminium qui emploient environ 145 000 personnes. Mais le secteur manufacturier, qui produit des biens à partir de ces métaux, emploie 6,5 millions de salariés, pourrait en faire les frais.
Les constructeurs automobiles, très consommateurs d’acier et d’aluminium sont inquiets d’une forte hausse de leurs coûts de production. Toyota a déjà fait savoir qu’il n’était plus en mesure d’importer aux Etats-Unis de l’acier bon marché pour produire ses voitures sur le sol américain. Idem pour l’industrie agroalimentaire qui utilise l’aluminium pour fabriquer des barquettes et des canettes.
Sans compter les conséquences pour l’agriculture. Les pays étrangers visés envisagent en effet de taxer les produits agricoles américains comme par exemple le soja, dont les Etats-Unis sont les premiers exportateurs du monde.