La Chine en questions

La Chine inquiète, la Chine fait peur. Il y a beaucoup d’ horribles histoires véhiculées par les médias et des idées parfois préconçues qui déforment la réalité. Mais doit-on vraiment craindre ce géant ? On le sait, la Chine éprouve des problèmes de salubrité et d’hygiène, ses terres et ses rizières sont souvent contaminées quand son riz lui-même n’est pas OGM. Quant à sa démographie galopante, elle accroît une demande de nourriture déjà énorme. On peut aussi penser à la difficulté de langage et de culture ou encore à la corruption évidente pour ne pas dire traditionnelle, en fait, rien qui facilite les échanges commerciaux de prime abord. Bien que nous soyons noyés sous des importations chinoises tous azimuts, nous sommes sur notre défensive et nos exportations vers ce pays sont très minces. Nos relations sino-canadiennes et a fortiori sino-québécoises, sont depuis toujours à sens unique. Pourtant le Canada a toujours été un partenaire important de la Chine. Au début du XX^e siècle, nos missionnaires ont établi des contacts privilégiés qui ont été anéantis lors de la révolution culturelle de Mao Tsé-toung. Puis, le Canada fut l’un des premiers pays à reconnaître la Chine populaire. Par la suite, les bonnes relations sous les mandats de Pierre-Elliot Trudeau, Jean Chrétien et Paul Martin ont facilité nos échanges et en particulier l’exportation de notre blé. Côté strictement québécois, il faut se souvenir des jumelages en grande pompe de Montréal et de Shanghai, et de Québec et de Xi’an ainsi que des diverses missions gouvernementales et collaborations culturelles depuis lors. Mais rien n’y a fait, il n’y a jamais eu de retour d’ascenseur. Le Québec est une goutte d’eau. Et bien que nous ayons des bureaux du Québec à Beijing, à Shanghai et à Hong Kong, il n’y a même pas un consulat de Chine ici… Un peu frustrant, mais le marché est là et nous avons une carte à y jouer. Doit-on vraiment avoir peur de la Chine? Comment s’y prendre pour y faire des affaires? Nous avons posé quelques questions à des spécialistes afin de faire le point. Patrick Lesort