Rome, Italie, 2 octobre (Infosplusgabon) – Réaliser le développement signifie s’éloigner des systèmes agroalimentaires à forte intensité d’intrants et de ressources, a déclaré, lundi, le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva.
S‘adressant aux ministres, aux gouvernements, aux représentants du secteur privé et de la société civile participant à la la réunion biennale du Comité de l’Agriculture de la FAO, (FAO’s Committee on Agriculture, COAG, du 1 au 5 octobre), le directeur général a expliqué comment les pratiques agricoles actuelles avaient contribué à la déforestation, à la rareté en eau, à la dégradation et l’augmentation des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre.
« Il est aujourd’hui fondamental de produire des aliments d’une manière qui préserve l’environnement et la biodiversité », a déclaré M. Graziano da Silva qui a ajouté : « Nous devons mettre en œuvre des pratiques agricoles durables qui offrent une alimentation saine et nutritive, des systèmes d’écosystèmes et une résilience aux changements climatiques ».
Pour ce faire, il faudra réduire l’usage de pesticides et de produits chimiques, accroître la diversification des cultures et améliorer les pratiques de conservation, entre autres mesures, a souligné le directeur général, selon un communiqué publié par la FAO.
Il a pointé du doigt l’inefficacité des systèmes alimentaires actuels dans l’éradication de la famine malgré le fait que suffisamment de nourriture est produit pour satisfaire l’ensemble de la population mondiale ; il a aussi souligné comment des millions de personnes manquent encore de revenus pour se procurer la nourriture dont elles ont besoin ou les moyens de la produire elles-mêmes.
Parmi les plus de 820 millions de personnes souffrant de malnutrition chronique beaucoup sont des exploitants agricoles de propriétés familiales vivant dans les zones rurales pauvres des pays en développement et qui ont besoin de soutien pour améliorer leurs moyens de subsistance et renforcer leur résilience, en particulier en ce qui concerne les conséquences des conflits et du changement climatique, a déclaré M. Graziano da Silva. « Les changements s’imposent pour veiller à ce que notre ambition consistant à nourrir les gens tout en préservant la planète devienne une réalité », a-t-il ajouté.
L’innovation, qui revêt une importance pour revitaliser les zones rurales et pour rendre l’agriculture plus attractive pour les jeunes, est à la base de ces efforts, a précisé le directeur général. « Si nous ne parvenons pas créer des opportunités pour l’épanouissement des populations rurales pauvres, surtout les femmes et les jeunes, nous ne pourrons non plus construire un monde plus sûr et plus pacifique », a-t-il ajouté.
Le conseiller fédéral et patron du département des Affaires économiques, de l’Education et de la Recherche, Johann Schneider-Ammann, qui a également fait une allocution au cours de la réunion du COAG a souligné que « l’innovation agricole est un moteur qui contribue à la transformation des systèmes alimentaires, elle aide les exploitants de propriétés familiales et assure la sécurité alimentaire et une nutrition saine ».