L’enquête du Crédoc sur les comportements alimentaires en France en 2019 montre une augmentation de la consommation de fruits et légumes. Après des années de baisse, la végétalisation des repas est plus présente chez les adultes et les enfants.
Les cinq fruits et légumes par jour du Programme national nutrition santé (PNNS)(nouvelle fenêtre) gagnent du terrain. En dix ans, le nombre de personnes se conformant à cette recommandation a augmenté de 4 points (autant chez les enfants que chez les adultes).
Publiée en mars 2021, l’enquête du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) sur les « Comportements et consommations alimentaires en France en 2019 »(nouvelle fenêtre) révèle un renversement de tendance. Si tous les âges sont concernés, le changement d’alimentation est plus sensible chez les jeunes adultes, davantage préoccupés par la prévention sur la santé et l’environnement.
L’étude précise que la végétalisation des repas semble se poursuivre dans un contexte de télétravail et de confinements, les Français se faisant plus souvent la cuisine. Les ventes de légumes en conserve, surgelés ou frais, ont très fortement augmenté en 2020.
Une alimentation végétale en hausse
Depuis 2010, la consommation moyenne de fruits (hors jus) est en augmentation de :
- 13 grammes par jour chez les enfants (plus de compotes) ;
- 20 g/j chez les adultes (hausse des fruits frais).
Celle de légumes (hors soupes) a également augmenté de :
- 3 g/jour chez les enfants ;
- 5 g/jour chez les adultes.
Cette évolution est due à un attrait plus important pour les légumes frais au détriment des légumes en conserve.
Toutefois, les jeunes consomment quatre fois moins de fruits et légumes que les plus âgés en 2019. Dans le même temps, l’enquête du Crédoc souligne que la proportion de petits consommateurs (moins de 3,5 portions par jour) chez les 18-24 ans a diminué (de 77% à 68%).
Si les nouvelles générations ont simplifié les repas (disparition des entrées et des desserts), ces générations consomment des fruits à de nouvelles occasions : les encas, les apéritifs ou les petits déjeuners à base de céréales et de fruits. Les jeunes adultes végétalisent leur repas et réduisent leur consommation de produits carnés.
L’augmentation la plus importante des fruits et légumes dans l’alimentation se trouve chez les personnes âgées de 65 ans et plus.
L’enquête du Crédoc note enfin que « la fréquence plus élevée des encas et des apéritifs profite de façon spectaculaire aux graines et aux fruits secs qui ont progressé de 82 % en dix ans« .
Une fracture géographique plus grande
Les différences de consommation de fruits et légumes entre le nord et le sud du territoire ont augmenté en dix ans.
Les très petits consommateurs chez les enfants, sont ainsi plus nombreux dans le nord de la France sauf en région parisienne (en particulier à l’ouest du bassin parisien) où leur proportion a diminué. Dans le même temps, la proportion de ces petits consommateurs a diminué dans toutes les régions du sud de la France.
Selon l’étude du Crédoc, ces différences régionales s’expliquent par :
- la répartition des zones de production des fruits, plus nombreuses dans le sud que dans le nord ;
- un héritage culturel et économique propre à chaque région.
L’enquête précise par ailleurs que l’écart de consommation selon le niveau d’études s’est resserré. Entre 2010 et 2019, la part de très petits consommateurs de fruits et légumes s’est réduite chez les enfants des moins diplômés par rapport aux bac+2 et bac+3. Elle est passée de :
- 54% à 43% chez les personnes sans aucun diplôme ;
- 36% à 50% chez les bacheliers ;
- 30% à 41% chez les bac+2 ;
- 26% à 31% chez les personnes ayant au moins bac+3.