L’industrie agroalimentaire se réunissait le 5 décembre dernier à l’hôtel William-Gray, situé au 421, rue St-Vincent dans le Vieux-Port de Montréal, dans le cadre de la Conférence Culture Alimentaire France-Canada. Cette dernière édition mettait en vedette huit conférenciers de marque et était modéré par monsieur Martin Lemire, Vice-Président chez EDIKOM qui publie les magazines L’actualité ALIMENTAIRE, LE must et . Avec le soutien du Ministère français de l’agriculture et de l’agroalimentaire (MAA), cette conférence s’est intéressée à la question de l’alimentation durable et responsable et, plus particulièrement sur le gaspillage alimentaire, citant les enjeux actuels et proposant des pistes de réflexion prometteuses.
De nombreuses similarités soulignées
L’objectif de la Conférence Culture Alimentaire France-Canada est avant tout d’inspirer un regard croisé entre deux pays bénéficiant d’une relation privilégiée. Le gaspillage alimentaire ne connaît pas de solution unique, et c’est en créant des échanges comme ceux générés lors de l’événement qu’il est possible de semer les discussions, de partager les bonnes pratiques et de créer des liens qui sauront bénéficier tous et chacun. « Au Canada comme en France, le développement durable et le gaspillage alimentaire sont placés au cœur des nouvelles politiques mises en place. Il est essentiel pour nous de stimuler les échanges au sein du secteur agroalimentaire. Avec nos partenaires canadiens, au prise avec les mêmes enjeux, nous pouvons envisager la responsabilisation de chaque acteur et ce, de manière locale, » explique Sylvain Maestracci, Conseiller pour les affaires agricoles à l’Ambassade de France à Washington.
« Chaque industrie est confrontée aux enjeux environnemental, économique et social et se doit d’apporter des changements importants, voir un changement de cap. Je salue l’engouement des professionnels rencontrés aujourd’hui pour les solutions envisagées, » ajoute Martin Lemire, qui agissait à titre d’animateur de la conférence.
Héloïse Gaborel (Chargée de Mission Prévention et Gestion des déchets à la Fédération France Nature Environnement – FNE), Joanne Labrecque (Professeure agrégée en marketing au HEC Montréal), Dominique Maxime (Analyste sénior et associé de recherche au CIRAIG – Polytechnique Montréal) et Eric Ménard (Fondateur du Réseau régional contre le gaspillage alimentaire à Montréal – RÉGAL et fondateur du blogue « Tu vas pas jeter ça! ») ont dressé un portrait global de la situation actuelle, de la prise de conscience du consommateur jusqu’à ce que l’industrie fait pour y répondre. Le gaspillage alimentaire étant un sujet complexe englobant plusieurs acteurs à différents paliers de la chaîne alimentaire, on y a discuté de l’importance de définir le gaspillage alimentaire et d’ainsi pouvoir ensuite établir une méthodologie pouvant quantifier – et mesurer – son impact à tous les niveaux.
Le gaspillage alimentaire, enjeu central des discussions
La table ronde sur le gaspillage alimentaire réunissait quatre professionnels qui mènent des projets porteurs pour réduire l’empreinte environnementale de l’industrie agroalimentaire, à tous les maillons de la chaîne alimentaire : Dorothée Briaumont (Directrice de SOLAAL en France), Richard D Daneau (Directeur Général de Moisson Montréal), Alexis Fortin (Conseiller affaires environnementales, Metro Inc.) et William Steven (Fondateur de l’application Eatizz). Tous s’entendaient pour affirmer que le consommateur est un élément de changement indispensable pour atteindre les objectifs de diminution du gaspillage (alors qu’il est responsable de près de la moitié des pertes alimentaires) mais qu’il est important de ne pas le stigmatiser. Entre autres, le sujet de la sensibilisation vs la conscientisation du consommateur a été abordé. Conclusion? Afin d’accroître l’engagement du citoyen, il faut entre autres penser à outiller les futures générations : non seulement exposer ces dernières à ce qu’est le gaspillage alimentaire, mais les éduquer avec des solutions concrètes et pratiques, de la gestion de son propre réfrigérateur à l’art de cuisiner chez soi et surtout, en redonnant de la valeur aux aliments-mêmes. « Si cela a de la valeur, on tend à ne pas jeter, » précise M. Maestracci.
Ceci étant, les plus importants propos portaient sur la co-responsabilité des acteurs de l’industrie agro-alimentaire. Tout d’abord, il est important de distinguer le gaspillage alimentaire qui peut être évité vs le gaspillage alimentaire qui est inévitable. Ensuite, tous les maillons se doivent être concernés par le sujet. « Ce qu’on souligne comme apprentissage clé de cette dernière Conférence culture alimentaire est l’importance d’amorcer le dialogue entre les différents acteurs au niveau local, mais également entre pays au niveau international, afin de trouver des synergies à tous les niveaux de la chaîne et ainsi agir plus efficacement en tant que collectif, » conclue M. Maestracci.
À propos du MAA
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement français dans le domaine de l’agriculture, de la forêt et du bois, des pêches maritimes et de l’aquaculture. Il accompagne et soutient l’efficacité économique et environnementale des acteurs économiques agricoles et agro-alimentaires et veille également à la santé et à la protection des animaux et des végétaux.
En lien avec le ministre de l’économie et le ministre des solidarités et de la santé, il prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement en matière d’alimentation, y compris sur la sécurité sanitaire des aliments.
Le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation anime la politique du Gouvernement de lutte contre le gaspillage :
- Depuis 2013, une journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire,
- Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire entre l’État et l’ensemble des acteurs de l’agroalimentaire et associatifs (le deuxième plan, pour la période 2017-2020, comporte l’objectif d’une réduction du gaspillage de 50% à l’horizon 2025),
- Loi de février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et notamment de l’obligation pour le commerce de détail de plus de 400 m² de conclure des conventions avec des associations caritatives organisant le don de produits invendus encore propres à la consommation.
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