Le Salon de l’innovation alimentaire (SIAL) bat son plein au Palais des congrès de Montréal jusqu’au 4 mai. Avec un focus sur l’Espagne pour sa 15e édition, et plus de 1000 kiosques d’exposants en provenance de 50 pays, il s’agit d’une vitrine unique sur les tendances alimentaires actuelles à l’échelle mondiale. Isabelle Marquis, ambassadrice innovation de Sial Canada, et collaboratrice de la firme XTC world innovation, a dressé le portrait des grandes tendances mondiales en matière d’innovation, lesquelles se reflètent dans les allées du SIAL. Par Geneviève Quessy
Selon ses constations, ici comme ailleurs, l’innovation en matière alimentaire évolue en lien avec les grands enjeux mondiaux. Trouver des produits qui répondent à leurs préoccupations concernant la santé, le gaspillage alimentaire, la protection de l’environnement et le bien-être animal, est de plus en plus important pour les consommateurs, et l’offre alimentaire rivalise d’innovation pour les satisfaire.
«À l’échelle mondiale comme nord-américaine, le plaisir reste de loin le critère dominant quant il s’agit de choisir un aliment», explique Isabelle Marquis. «Toutefois le plaisir n’est plus que sensoriel, il implique désormais une dimension altruiste. On cherche du plaisir qui fait du bien à soi, mais aussi aux autres, aux animaux et à la planète.»
Parmi les thèmes d’innovation suscitant le plus d’intérêt chez le consommateur, la naturalité du produit arrive en tête. «La simplicité est recherchée. On cherche des ingrédients simples, unique, sans ajouts superflus.»
En réponse à cette demande, on assiste à un retour à l’essentiel. L’industrie revient à des procédés millénaires, tels que l’infusion, la torréfaction et la fermentation, lesquels permettent de rehausser le goût des aliments de façon naturelle et de favoriser leur conservation sans additifs.
La santé est une préoccupation des consommateurs, partout dans le monde. «On veut gérer nos nerfs, et soigner nos deux cerveaux. Pas seulement nos fonctions cognitives, mais également nos intestins. Les ferments sont populaires, sous forme de probiotiques, miso, kombucha ou enzymes,» dit Isabelle Marquis.
Selon elle, le temps du «grano» est bien révolu.
«L’offre végétale devient de plus en plus «premium» et gourmande. On n’essaie plus de simplement substituer la viande, mais on est dans le plaisir.» Les «sans» restent toutefois très vendeurs, avec les sans gluten, sans ogm, sans gras trans ou sans lactose.
On voit aussi que les protéines sont partout. «Si elles ne sont pas intrinsèquement dans l’ingrédient, elles sont rajoutées, » dit Isabelle Marquis.
Selon madame Marquis, la praticité d’un produit est un critère influent. Le consommateur veut manger souvent et partout. Il cherche des produits faciles à emporter, sans besoin d’être réfrigérés ou réchauffés. Fruits, noix et légumes séchés, barres protéinées et croustilles, les collations deviennent de mini-repas et doivent être plus substantielles.
Grâce aux technologies innovatrices, les emballages qui se distinguent en permettant de mieux conserver les aliments, plus longtemps, sans réfrigération et sans ajouts d’additifs, deviennent une plus value aux yeux des consommateurs.
Enfin, ceux-ci recherchent des produits qui respectent le bien-être animal, mais également l’environnement. La traçabilité et la transparence quant aux procédés de culture, d’élevage et de production d’un aliment sont devenus primordiaux.