S’unir pour l’amour de la cuisine

Vous le savez, je suis toujours partante pour un défi ! C’est d’ailleurs pourquoi mon équipe m’en lance constamment. Cette fois-ci, pour s’imprégner de la magie du temps des Fêtes, on s’est dit que ce serait agréable de cuisiner en famille pour toute une semaine. Facile que je me suis dis ! Et pourtant…

S’il y a une chose qu’on adore à la maison, c’est faire de la popote ensemble ! Parfois à cinq, parfois à quatre, à trois ou même à deux ! Toutefois, les filles grandissent et accumulent, de leur côté, des engagements, ce qui fait qu’on a tous des horaires de plus en plus chargés. Les occasions de cuisiner ensemble se font alors de plus en plus rares. J’avais donc hâte de relever ce défi. Jusqu’à ce que je réalise son ampleur.

Au moment même d’écrire ce texte, je réfléchis à l’organisation de notre horaire de la semaine prochaine et je me dis, comme la majorité d’entre vous j’en suis certaine : « wow elle sera méga celle-là ! »

Comprenez-moi bien, cuisiner est un plaisir, c’est vrai ! Le legs que l’on transmet à nos enfants, en leur permettant de passer du temps à cuisiner et à jaser autour de la table, est riche. Je n’ai pas besoin d’être convaincue du bien-fondé de ces actions et je suis certaine que vous non plus. Mais, en toute honnêteté, marier l’ensemble de nos tâches quotidiennes, même en étant extrêmement bien organisés, demande de trouver des alternatives qui respectent notre souci d’une saine alimentation et d’un quotidien réglé au quart de tour.

Tout comme l’alimentation, le sport est un incontournable de notre maisonnée, et encore plus avec mes TDA (trouble du déficit de l’attention) adorés. Trois membres de ma famille vivent avec cette réalité et inclure des activités sportives dans notre routine est indispensable à notre santé mentale et physique à tous. Sauf que même si c’est indispensable, ça prend du temps !

Voici donc à quoi ressemblent nos semaines :

-Préparer / cuisiner entre 16 et 21 repas par semaine
-Bouger, faire chacun au moins 60 minutes d’activitéun minimum de cinq jours par semaine
-Travailler et faire un métier qu’on aime ou étudier pour éventuellement faire un métier qu’on aime
-Discuter et échanger
-Gérer les différentes tâches quotidiennes (lavage, entretien de la maison, entretien de la voiture, rendez- vous chez le doc, le dentiste, le psy, etc.)
-Méditer et relaxer…pour se ressourcer !

Je suis persuadée que, chez vous comme chez nous, l’arrimage des horaires de tous n’est ni plus ni moins qu’un défi olympien !

Pour vous donner une meilleure idée de ce à quoi ressemble notre dynamique, voici un petit profil de chacun de mes amours :

-Papa Martin / entrepreneur : s’entraîne cinq jours par semaine à raison d’une heure par jour
-Maman Lyne (c’est moi !) / entrepreneure / triathlète : je m’entraîne cinq jours par semaine, d’une à deux heures chaque fois
-Angélique, 14 ans : maniaque de soccer, fait partie de l’équipe U16 Express de Boucherville et de l’équipe Futsal de Notre-Dame-de-Lourdes. Pratique quatre fois par semaine
-Marie-Jade, 13 ans: adore la natation, fait partie de l’équipe de compétition MUSTANG de Boucherville, nage trois fois par semaine
-Félicia, 9 ans : trippe littéralement sur l’équitation, fait partie de l’équipe de compétition MUSTANG avec l’école et fait du karaté.

Comme vous pouvez le constater, faire du sport est pour nous aussi essentiel que de bien manger. Les deux sont intimement liés. Comme il est prouvé que les filles sont plus nombreuses que les garçons à abandonner le sport et l’activité physique à la fin de l’enfance par manque de temps et de passion, entre autres, nous les avons laissées choisir un sport qui les passionnait. Ça implique évidemment de faire un peu plus le taxi ! Alors, vous voyez bien que je n’exagérais pas quand je vous disais qu’arrimer nos horaires était compliqué ! Et maintenant, il faut s’assurer de cuisiner ensemble tous les jours pendant la semaine ? Tout un défi, en effet !

DES INGRÉDIENTS POUR QUE LA RECETTE PRENNE BIEN
Au sein de notre gang, il existe depuis toujours cinq ingrédients essentiels que nous tentons d’intégrer dans tout ce que nous faisons. Il y en a toutefois un qui domine assurément : la passion. Pour nous, il est primordial de la retrouver dans tout ce qu’on fait, car elle est synonyme de persévérance et de continuité.

Pour donner le goût à nos filles de cuisiner à la maison, là encore, je suis persuadée que ça doit partir de leurs propres passions, leur réelle motivation à le faire. Ensuite on y mélange les quatre autres ingrédients de base :

-Le plaisir
-La simplicité
-La confiance
-Le lâcher prise

LE PLAISIR
Ne pas se prendre au sérieux, c’est la première consigne à la maison. Il y a donc zéro culpabilité si on renverse ou on éclabousse. Le but : découvrir et apprendre en commençant par des choses qu’on aime. Si je demande à Marie-Jade de cuisiner un pâté chinois alors que c’est l’un des plats qu’elle aime le moins, le résultat sera différent que si je lui demande de cuisiner les boulettes dont elle raffole ! J’ai également remarqué que mes trois filles adorent la pizza. Lorsque je sors les différentes sortes de pain qui serviront de croûte et toutes les garnitures afin que chacune personnalise sa pizza à son goût, faisant même preuve de stylisme culinaire, c’est un hit assuré! En dix minutes la pizza maison est faite et tout le monde a participé.

LA SIMPLICITÉ
User de simplicité, ça veut aussi dire accepter d’utiliser de bons produits qui vous facilitent la tâche, afin de démocratiser la cuisine. Mes filles ont parfois le goût d’acheter quelque chose de tout fait et de l’améliorer. Ça combine plaisir et simplicité ? On le fait ! Prendre des recettes de leur grand mère et les modifier grâce aux facilités d’aujourd’hui ? Why not ! Recevoir avec des boulettes, des patates pilées et une sauce marinara c’est tout simplement génial car ce sont pour elles des recettes traditionnelles qu’elles adorent. Elles s’amusent à revoir la présentation : dans un verre bas, on met d’abord des patates pilées, puis sur le dessus on dépose deux boulettes, un peu de sauce et une feuille de basilic en déco ou encore on pique les boulettes sur un cure-dent qu’on dépose sur un peu de patates pilées et on verse une cuillère à soupe de sauce…et vlan ! On a une bouchée cocktail en moins de deux qui plaira aux enfants et aux grands. Elles aiment bien cuisiner les boulettes à partir de zéro quand elles ont le temps, mais les acheter toutes faites est aussi une alternative, elles les marient avec d’autres ingrédients qui complètent bien la préparation.

LA CONFIANCE
C’est important que mes filles sentent que je leur fais confiance et que je les laisse aller. Je réalise que ça a même un impact sur l’équipement que j’achète pour la cuisine. Je m’explique : lorsque je fais l’achat d’équipement, l’aspect sécuritaire est déterminant. Ça permet par la suite aux filles de l’utiliser sans trop de supervision et de développer ainsi leur confiance. Dernièrement, nous avons acheté un nouveau mélangeur et ça leur donne le goût de tester tout plein de choses et de cuisiner davantage. Comme il est suffisamment sécuritaire, je n’ai aucun souci à les laisser expérimenter toutes seules, ce qui les fait se sentir autonomes, comme de vraies ados ! Je constate également que de leur expliquer les avantages de chacun des produits utilisés leur donne la confiance de bien choisir par la suite. Ce n’est pas sorcier, il faut leur donner des outils pour développer des bases solides puisque c’est sur ces bases que se construit leur confiance en soi.

LÂCHER PRISE
Lâcher prise… de vouloir tout faire à partir de zéro soi-même. Chez nous, on fait ce qu’on appelle la cuisine « UNION ». Ce que ça veut dire, c’est de cuisiner ensemble, mais d’unir à notre cuisine des éléments préparés ou semi-préparés et du frais. On privilégie le moment à table, où il est plus facile de jaser et d’échanger, à une plus longue préparation des repas. On fait ce choix en se déculpabilisant de prendre des produits qu’on appelle chez nous nos facilitateurs et qui ont été sélectionnés avec soin. Cette sélection nous permet ensuite d’optimiser le temps que l’on met à la préparation du repas. Servir un repas équilibré et préparé en moins de 10-15 minutes, top chrono, est une réalité à laquelle on doit répondre. Ce n’est pas toujours évident, avec tout ce que l’on entend, d’accepter qu’il est possible de bien nourir ma famille même avec des aliments préparés (communément appelé transformés ou ultra-transformés). Je dois évidemment laisser de côté les préjugés, ce qui permet à mes filles de réaliser que peu importe si c’est fait à la maison ou acheté tout fait, ce qui est important c’est la qualité des ingrédients et leurs proportions.

Cuisine union
Finalement, cuisiner tous ensemble ça prend plus de temps, mais on a tellement plus de plaisir ! Ça permet aux enfants de découvrir de nouvelles techniques et saveurs, et de développer leurs compétences culinaires. Gardez en tête que la cuisine UNION, telle que je vous l’ai présentée, peut vous donner un sacrer coup de main, même dans le temps des Fêtes. D’ailleurs, c’est l’occasion de cuisiner une bonne raclette ou une fondue. C’est facile et ça permet encore une fois à chaque personne d’exprimer son identité à travers ses choix d’assemblage.

Par Lyne Gosselin