Forte des consensus dégagés en avril dernier lors du Sommet sur l’avenir de la transformation bioalimentaire québécoise, l’industrie a réitéré dans le cadre du dévoilement de la Politique de souveraineté alimentaire, ses inquiétudes quant à l’avenir du premier secteur manufacturier au Québec, et rappelé ses demandes à l’égard de la reconnaissance de l’importance économique du secteur.
Une missive signée conjointement par tous les participants au Sommet, nommément : l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), La Coop Fédérée, l’Association québécoise des industries de nutrition animale et céréalière (AQINAC), le Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), le Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC) et le Groupe Export agroalimentaire, a été envoyée au vice-premier ministre François Gendron.
« Avec 11 millions $ affectés présentement à notre secteur, écrivent-ils, à peine un peu plus de 1 % du budget annuel de 1 milliard $ du MAPAQ, nous ne pourrons pas soutenir la compétition qui nous guette. Notamment, notre industrie est 17 % moins rentable que celle de l’Ontario et 4,5 % moins que celle de l’ensemble du Canada. Le ratio d’investissements en immobilisations et réparations sur le PIB dans le secteur québécois de la transformation bioalimentaire (11,7 %) est également inférieur à celui de l’Ontario (12,3 %). Ceci s’explique entre autres par le caractère distinctif de notre base industrielle. Nous redemandons aujourd’hui que le gouvernement du Québec consente aux quelques 2000 entreprises de transformation bioalimentaire québécoises, des budgets minimums annuels de 100 millions $, pendant 5 ans, indispensables afin d’assurer notre compétitivité ici au Québec, ainsi que sur les scènes nationale et internationale. »
« Encouragés par les échanges que nous avons eus depuis votre entrée en fonction et la volonté que vous avez alors manifestée de soutenir le développement de notre secteur, nous souhaitons vous réitérer nos attentes au moment où vos travaux d’élaboration d’une nouvelle politique alimentaire s’accélèrent », poursuivent-ils.
« Monsieur le Vice-premier ministre, vous avez évoqué lors de l’étude des crédits du MAPAQ, que celui-ci ne pourrait, à même ses ressources, soutenir notre industrie à la hauteur de sa contribution à l’économie du Québec. Du même souffle, vous indiquiez que d’autres ressources gouvernementales devraient être mises à contribution, dont plusieurs organismes gouvernementaux à vocation économique. Nous connaissons la réalité du MAPAQ et pour cette raison, tous les partenaires signataires de cette lettre recommandent, à défaut d’un financement substantiel de ce ministère, que le secteur de la transformation bioalimentaire soit transféré sous la responsabilité du ministère des Finances et de l’Économie, qui assume déjà la responsabilité du secteur manufacturier du Québec. Nous espérons vivement que vous endosserez notre recommandation qui va partiellement dans le sens de la vôtre », ont-ils ajouté.
Le Sommet sur l’avenir de la transformation bioalimentaire québécoise a réuni tous les leaders de ce pan névralgique de l’économie du Québec, une industrie représentant un volume annuel d’affaires de 23,8 milliards $, soit près de 17 % de l’ensemble des livraisons manufacturières au Québec. Premier secteur manufacturier et premier employeur manufacturier, la transformation bioalimentaire compte 165 000 emplois directs et indirects; et près de 2000 entreprises, lesquelles transforment 67 % des produits agricoles d’ici.
À propos du CTAC
Le Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC) est une consolidation des forces de l’industrie qui représente l’Association des manufacturiers de produits alimentaires du Québec (AMPAQ), le Conseil de Boulangerie Québec (CBQ), l’Association des abattoirs avicoles du Québec (AAAQ), le Conseil de l’industrie de l’érable (CIE), l’Association des embouteilleurs d’eau du Québec (AEEQ), l’Association des producteurs de cidre de glace (APCG), l’Association des éleveurs de canards et d’oies du Québec (AECOQ), l’Association des vignerons du Québec (AVQ), l’Association des Micro-Distilleries du Québec (AMDQ) et la Fondation INITIA. Le CTAC regroupe ainsi 80 % du volume annuel d’affaires d’une industrie de 23,8 milliards de dollars.
SOURCE : Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation
Photo à la une (prise par Martin Lemire) : François Gendron, vice-premier ministre et ministre du MAPAQ