Roger Huet, journaliste à La Métropole, Radio Ville-Marie et SamyRabbat.com, a rencontré Patrick Lesort, rédacteur en chef de la version magazine de L’actualité ALIMENTAIRE. Voici l’entrevue qu’il lui a accordée en février dernier.
RH. – Votre magazine est un des plus intéressants du secteur de l’Agroalimentaire au Québec, racontez-nous son histoire.
PL. – L’actualité Alimentaire fête son 10e anniversaire cette année. Le magazine a été fondé par Lyne Gosselin éditrice et présidente d’Édikom, et par Martin Lemire, nutritionniste. L’Actualité Alimentaire est née de la nécessité d’avoir un magazine corporatif dans le secteur manufacturier le plus important du Québec : On parle de 165 000 emplois directs et indirects.
Il fait le lien entre tous les secteurs de l’industrie : les transformateurs, la recherche, la distribution, les diététistes, le secteur de la formation, les producteurs, les fournisseurs, etc. Les principaux joueurs de l’industrie nous soutiennent depuis le début. À la lecture de nos chroniques on peut se rendre compte de l’importance et du poids de l’Actualité Alimentaire qui est aussi un soutien pour le monde de la boulangerie et de la viticulture. Nous avons un site internet, une newsletter, et une implication directe au concours GAÏA pour l’emballage alimentaire et au programme DUX.
RH. – Il y a eu d’ailleurs le premier gala DUX au marché Bonsecours.
PL. – Oui, nous sommes fiers du succès : 400 personnes de l’industrie sont venues assister à la remise des prix du premier concours DUX. Je tiens à souligner que DUX est non seulement un concours mais d’abord un programme d’incitation, de récompense et d’information pour les industriels et les organismes autour de la problématique des saines habitudes alimentaires.
DUX est soutenu par Québec en forme. Il fait partie du même coup de tout ce mouvement santé qui veut aider la population à avoir de meilleurs réflexes alimentaires pour une meilleure santé. Nous récompensons les entreprises et organismes qui ont réalisé soit des produits santé, soit des programmes d’incitation et toujours dans une optique d’entrainement qui est la notion centrale du concours. Pour ce premier concours les gagnants sont : Pour un nouveau produit alimentaire , section PME : NUTRIFRANCE pour ses barres OMAX
Dans la section Grande Entreprise : ALIMENTS ULTIMA pour la gamme de yogourts IÖGO.
Pour un produit alimentaire amélioré, section grande entreprise OLYMEL pour la réduction importante de la teneur en sodium de produits de volaille transformée.
En Communication : METRO pour le programme « Metro Croque Santé »
En Objectif santé –Dans l’associatif : EXTENSO pour son programme de formation « Nos petits mangeurs »
Dans le secteur Institution : Ma santé au sommet de l’École Polytechnique de Montréal, HEC Montréal et l’Université de Montréal pour ses mesures de sensibilisation et de bonification des distributrices alimentaires.
Finalement, Comme vote du public le gagnant était ACTI-MENU pour son programme Défi Santé 5/30 Équilibre.
Plus de 1000 personnes ont suivi le gala en direct sur notre réseau 5 à 7 info.tv et 3700 personnes ont téléchargé les interviews ou des extraits du Gala.
RH. – Vous véhiculez toujours des grands dossiers, dans le dernier numéro c’était Le Surgelé, dans le numéro actuel c’est le Dossier Dux et la Santé en Alimentation
PL. –Oui, nous avons des dossiers qui ne passent pas inaperçus et qui me tiennent à cœur comme celui des changements climatiques et leurs répercutions sur l’agriculture et sur le prix des produits avec les interviews à Steven Guilbeault d’Equiterre et à Karel Meyrand de la Fondation Suzuki; le dossier sur l’Eau où l’on s’est aperçu en questionnant des chercheurs et des spécialistes que tout n’est pas aussi rose que l’on dit. Nous avons aussi traité d’hygiène et salubrité, du marché Québec-États-Unis que nous traitons dans notre prochain numéro, de la relève et la problématique de la formation et du manque de personnel; l’innovation, etc. Par des chroniques et souvent par mon édito, nous touchons aussi à la politique, en faisant le suivi des dossiers qui touchent notre secteur. Nous sommes d’ailleurs bien placés avec notre journaliste Lionel Levac ancien journaliste parlementaire à Radio Canada.
RH. – Vous avez aussi des cahiers extrêmement importants pour l’industrie agroalimentaire comme le cahier des subventions.
PL. – Ce sont des cahiers importants qui traitent de sujets très précis : la boulangerie, les subventions, les coopératives agricoles, l’industrie de la viande, entre autres. Dans notre prochain numéro nous faisons un tour d’horizon de la Technopole de St-Hyacinthe. Un bassin d’emploi important mais aussi un phare de l’industrie agroalimentaire québécoise, la seule technopole dédiée entièrement à l’agroalimentation. Plus de 200 délégations du monde entier y viennent voir chaque année ce qui s’y fait dans la recherche, le développement, et la formation. De plus en plus, des gros industriels étrangers viennent s’y installer pour profiter de la structure et du savoir-faire du personnel en place.
RH. – Comme vous êtes depuis toujours chroniqueur vins, on trouve dans votre magazine des articles consacrés aux vins et aux plaisirs de bouche.
PL. – Vous touchez le point sensible… Effectivement, je suis par ailleurs sommelier et le monde du vin est mon domaine. Je suis chroniqueur vins pour le magazine Le MUST et sommelier/conseiller au restaurant Influences à Outremont. La viticulture fait partie intégrante de l’industrie de la transformation et je trouvais normal d’en parler. La viticulture québécoise me tient à cœur. Quand on parle de vins de glace ou des cidres de glace il y a ici des produits exceptionnels. La viticulture au Québec est jeune mais n’a pas de quoi rougir. J’englobe bien entendu dans nos chroniques les cidriculteurs, les distillateurs et les brasseurs. Le public commence à les demander, les papiers fleurissent dans les journaux, la SAQ tend l’oreille et commence à réagir positivement.
C’est un mouvement vers le meilleur quoique souvent complexe, avec des lois qui remontent parfois à la prohibition en ce qui concerne par exemple le droit de vendre ses produits sur les foires et salons. Il a fallu que l’Association des Viticulteurs du Québec demande une injonction à la cour pour obtenir une tolérance qui est accordée d’année en année. Il y a encore une loi qui empêche les distillateurs de vendre leurs produits sur place.
Le plus gros problème de la viticulture québécoise, ce n’est pas le climat comme on pourrait le croire, mais les lois qui n’évoluent pas. A noter qu’au gala DUX nous n’avions que des vins et cidres québécois au menu, et ils étaient excellents!
RH. – Pour votre dixième anniversaire est-ce qu’il y aura un numéro spécial?
PL. – Nous sommes déjà à préparer notre numéro de 10e anniversaire, avec des retours en arrière et des perspectives, secteur par secteur.
RH. – Si nos auditeurs sont intéressés à l’Actualité Alimentaire, où est-ce qu’ils pourront la trouver?
PL. – L’Actualité Alimentaire est un magazine corporatif. On ne le trouve pas en kiosque. Il faut s’abonner en ligne.
RH. – Patrick Lesort est un bon vivant, il a ouvert une bonne bouteille d’un vin blanc du Languedoc et nous avons trinqué.