L’Union des producteurs agricoles (UPA) accueille positivement plusieurs mesures budgétaires significatives pour le secteur agricole québécois et canadien.
« L’investissement public en agriculture doit être conséquent avec son ampleur et son importance stratégique dans l’économie canadienne. À cet égard, le budget 2022 comporte plusieurs mesures intéressantes qui seront bien accueillies par les agriculteurs québécois et canadiens », a déclaré le président général de l’UPA, Martin Caron.
Rappelons que le soutien fédéral et provincial accordé aux agriculteurs québécois (paiements directs) est l’un des plus faibles sur la planète, proportionnellement à la valeur de la production agricole. En effet, après un sommet d’environ 1 G$ en 2009, les transferts budgétaires provinciaux et fédéraux au secteur agricole québécois ont diminué graduellement pour atteindre quelque 573 M$ en 2021. Les recettes monétaires agricoles sont pourtant passées de 7,4 G$ à 11,1 G$ pendant la même période.
Lors des consultations prébudgétaires, l’UPA a insisté sur un certain nombre de besoins urgents, incluant une hausse du budget global destiné au secteur agricole, la bonification et l’adaptation de tous les programmes de gestion des risques de l’entreprise, et des investissements d’envergure en agroenvironnement. Un soutien additionnel au regard de la recherche agronomique, de l’agriculture biologique et de la fiscalité est également requis.
Le budget fédéral 2022 contient plusieurs mesures d’intérêt telles :
- 329,4 M$ de plus sur six ans, à compter de 2022-2023, avec 0,6 M$ en amortissement restant, pour tripler la taille du Programme des technologies propres en agriculture;
- 469,5 M$ sur six ans, dont 0,5 M$ en amortissement restant, à compter de 2022-2023, à Agriculture et Agroalimentaire Canada afin d’élargir le Fonds d’action à la ferme pour le climat du programme Solutions agricoles pour le climat;
- 150 M$ pour un programme de paysages agricoles résilients afin d’appuyer la séquestration du carbone et l’adaptation et d’aborder d’autres avantages environnementaux connexes, qui devront faire l’objet de discussions avec les provinces et les territoires;
- 100 M$ sur six ans, à compter de 2022-2023, aux conseils subventionnaires fédéraux pour appuyer la recherche postsecondaire dans le développement de technologies et de variétés de cultures qui permettront l’agriculture carboneutre;
- 29,3 M$ sur trois ans pour mettre en place un modèle d’employeur de confiance qui réduit les formalités administratives des employeurs pour qui les répondants retournent travailler et qui respectent les normes les plus élevées en matière de conditions de travail, de protection et de rémunération dans les domaines à forte demande;
- 48,2 M$ sur trois ans, dont 2,8 M$ en amortissement restant, en vue de mettre en œuvre un nouveau programme de main-d’œuvre étrangère pour l’agriculture et la transformation du poisson, adapté aux besoins particuliers de ces employeurs et travailleurs;
- 64,6 M$ sur trois ans pour accroître la capacité de traiter les demandes des employeurs dans le respect des normes de service établies;
- 14,6 M$ en 2022-2023, et 3 M$ en amortissements restant, pour améliorer la qualité des inspections des employeurs et tenir ces derniers responsables du traitement des travailleurs.
Le budget 2022 annonce également un processus de consultation « sur la façon dont les règles actuelles pourraient être modifiées pour protéger l’intégrité du système fiscal tout en continuant de faciliter les véritables transferts intergénérationnels d’entreprises », plus particulièrement dans le secteur agricole. Un projet de loi sera déposé l’automne prochain, après le processus de consultation. Tous comprendront que cette démarche fait suite à l’adoption très attendue du projet de loi conservateur C-208 en juin 2021, qui vise justement à régler les iniquités à cet égard, et aux réticences du gouvernement à le mettre en œuvre.
Soulignons aussi qu’un signal clair était requis quant au respect de l’engagement du fédéral d’offrir une compensation complète aux producteurs sous gestion de l’offre pour atténuer les impacts des concessions réalisées sur le dos des producteurs de lait, d’œufs et de volailles dans l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. Près de deux ans après l’entrée en vigueur de cet accord, le moment était venu de lever l’incertitude financière à laquelle sont confrontés nos producteurs.
Ajoutons finalement que l’actuel cadre stratégique agricole (Partenariat canadien pour l’agriculture) vient à échéance le 31 mars 2023 et sera remplacé par un nouveau plan quinquennal. Le gouvernement canadien devra saisir cette occasion pour bonifier de façon substantielle son appui au secteur agricole, en concertation avec les agricultrices et les agriculteurs.
SOURCE Union des producteurs agricoles