Le premier investissement du Fonds économie circulaire, réalisé en partenariat avec Fondaction, va au manufacturier agroalimentaire Still Good
Le Fonds économie circulaire, lancé en mars dernier et visant une capitalisation de 30 M$, annonce aujourd’hui, 15 juillet, la réalisation d’un premier investissement, dans l’entreprise montréalaise Still Good.
Le manufacturier agroalimentaire en économie circulaire reçoit un investissement de 500 000 $, un accompagnement technique de la Ville de Montréal par l’entremise de Synergie Montréal, en plus d’une subvention de RECYC-QUÉBEC. L’investissement réalisé à parts égales avec Fondaction permettra à la jeune pousse du Plateau Mont-Royal d’augmenter sa production et de contrer le gaspillage alimentaire en maximisant son impact.
Mission de circularité : contrer le gaspillage alimentaire
Rappelons que les produits de Still Good sont fabriqués à partir de drêche finement moulue issue des microbrasseries montréalaises, ce qui inscrit l’entreprise et sa mission dans une logique circulaire. L’entreprise avait d’ailleurs remporté l’un des trois prix majeurs lors des Journées DUX Mieux Manger Mieux Vivre en début d’année pour la qualité de son offre alimentaire 360.
Pour Jonathan Rodrigue qui a cofondé l’entreprise en 2017, l’investissement arrive à point nommé : « Cet apport va nous permettre de transformer annuellement 50 fois plus de drêche moulue qu’on ne le fait actuellement, de commercialiser celle-ci en plus de l’utiliser pour notre propre production. Le gaspillage alimentaire est un problème mondial qui ne peut être traité efficacement qu’au niveau local. En complétant de la sorte notre implantation montréalaise, on croit pouvoir créer à moyen terme des unités régionales ailleurs au Québec ».
Selon Claire Bisson, chef adjointe de l’Investissement à Fondaction, « L’économie circulaire est au cœur du modèle d’affaires de Still Good, leurs emballages sont écoresponsables alors que leurs opérations sont zéro déchet. Il s’agit d’un réel investissement d’impact qui permettra de réduire davantage le gaspillage alimentaire en soutenant la croissance de l’entreprise lui permettant aussi de doubler le nombre d’emplois. En plus des pratiques écoresponsables, nous sommes aussi sensibles à l’approche éducative que cette jeune équipe préconise, puisqu’elle développe des projets dans des écoles pour informer et démocratiser le concept d’économie circulaire ».
En plus de la drêche, ce résidu de céréales qui donne une mouture aux propriétés nutritives supérieures à la farine, la pulpe de fruits récupérée entre aussi dans la composition des produits de pâtisserie proposés en ligne ou dans les épiceries. Rappelons que 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des déchets alimentaires. Cela signifie que si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand émetteur de CO2.
Des partenaires fiers d’encourager l’économie circulaire
« Voici un bel exemple de circularité dans le secteur agroalimentaire dans lequel les résidus de l’un peuvent générer des occasions d’affaires importantes pour un autre. Le Fonds économie circulaire est là pour stimuler ce genre de solutions innovantes qui démontrent un fort potentiel d’optimisation de l’utilisation de nos ressources tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Je suis très heureuse que notre investissement permette à une jeune entreprise québécoise d’augmenter sa capacité de production tout en réduisant par le fait même les quantités de matières éliminées chaque année au Québec », ajoute Sonia Gagné, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC.
« Nous sommes fiers que ce premier investissement du Fonds économie circulaire vienne soutenir une entreprise montréalaise du secteur bioalimentaire, un secteur névralgique pour la métropole, en plus de contribuer à l’atteinte des objectifs de réduction de gaspillage alimentaire de la Ville. Au moment où la transition écologique mondiale s’accélère comme jamais, la transition vers l’économie circulaire constitue une importante opportunité économique. Nous sommes convaincus que c’est en positionnant Montréal en tête de peloton que les solutions se développeront ici au bénéfice des entreprises montréalaises. Nous comptons appuyer le virage par la mise en place de mesures concrètes, dont ce partenariat de la Ville avec le Fonds en économie circulaire annoncé dans le Plan de relance. C’est en collaborant avec des investisseurs comme Fondaction, qui a bien intégré les opportunités économiques que permet la transition, que nous pourrons ensemble accélérer le virage de notre économie », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante
Rappelons que le Fonds économie circulaire finance et accompagne de jeunes entreprises d’économie circulaire partout au Québec. Il mise sur l’innovation, l’optimisation et la collaboration. Trois secteurs d’activités sont priorisés, soit l’agroalimentaire, du recyclage et de la valorisation des ressources, ainsi que de l’écoconstruction. Il s’agit du premier fonds d’investissement consacré à l’économie circulaire au pays.