De 58 000 à 80 000 emplois menacés au Canada advenant la disparition du système de gestion de l’offre seulement dans le secteur avicole

Selon une étude : on estime qu’une diminution de 4,6 à 6,3 G$ sur le PIB serait à prévoir

MONTRÉAL, le 19 janv. 2018 /CNW Telbec/ – Selon La Coop fédérée, le système canadien de gestion de l’offre ne doit pas servir de monnaie d’échange en vue de la reconduction éventuelle de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Le cas échéant, cet aboutissement entraînerait des impacts économiques et sociaux sérieux à long terme pour plusieurs régions du pays, impacts dont plusieurs Canadiens – producteurs et consommateurs – paieraient le prix.

Un rapport réalisé récemment par PwC à la demande de La Coop fédérée, d’Exceldor coopérative, des Fermes Burnbrae et de Nutrigroupe, en collaboration avec la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, Les Éleveurs de volailles du Québec et les Producteurs d’œufs d’incubation du Québec révèle que de 58 000 à 80 000 emplois sont menacés au Canada advenant la disparition du système de gestion de l’offre.

Des lendemains difficiles

Selon les résultats de l’étude, l’abandon du système aura comme conséquence première que le coût des importations américaines au Canada deviendra probablement le prix de référence pour les marchés combinés des États-Unis et du Canada. Concrètement, cela signifie que beaucoup moins de produits provenant des producteurs d’ici seraient offerts aux consommateurs.

Le rapport estime que démanteler la chaîne d’approvisionnement peut avoir des impacts néfastes, dont la diminution sur la part de marché de la production canadienne d’œufs dans une proportion allant de 80 % à 90 %. Elle ne représenterait plus que 10 % à 20 % du marché actuel, alors que la part de marché de la production de poulet pourrait diminuer de 40 % à 70 %. Autre conséquence : la grande majorité de l’industrie canadienne de la dinde disparaîtrait probablement.

Sur le plan économique, la diminution de la part de marché se traduirait par une diminution du PIB canadien de 4,6 à 6,3 milliards de dollars.

Pas de gain pour le consommateur canadien

Est-ce que l’abandon du système profiterait aux consommateurs canadiens avec des prix plus compétitifs? Selon l’étude, la réduction de prix sera modérée.  De plus, sur le plan des impacts sociaux, la diminution du nombre d’exploitations familiales pourrait nuire à la cohésion sociale dans les zones rurales.

Les conclusions du rapport ne laissent donc rien présager de bon pour le secteur agroalimentaire canadien. En effet, les auteurs ajoutent notamment que :

  • En cas de démantèlement du système de gestion de l’offre, il est raisonnable de s’attendre à ce qu’en l’absence d’une longue période de transition et de restructuration majeure, une grande partie des marchés des œufs et du poulet au Canada sera desservie par des entreprises américaines;
  • Des menaces négatives importantes pour la biosécurité et l’environnement apparaîtront probablement à la suite du démantèlement du système;
  • Les tentatives des gouvernements pour atténuer ces impacts nécessiteraient un soutien massif du gouvernement et un long processus de transition;
  • Certaines régions qui contiennent un grand nombre de petits producteurs d’œufs et de poulets pourraient subir des effets négatifs disproportionnés et les provinces sans grandes entreprises de transformation perdront probablement la plus grande partie de leur production;
  • Les employés qui perdront leur emploi auront probablement de la difficulté à trouver un nouvel emploi, car le niveau de scolarité moyen de ces employés est nettement inférieur à la moyenne nationale;
  • Le Canada accroîtra sa dépendance à l’égard des importations alimentaires de base, ce qui augmentera les risques de chocs alimentaires;
  • Un régime de marché ouvert pourrait entraîner une baisse de la qualité des approvisionnements alimentaires et une diminution du choix des consommateurs.

« Le modèle canadien nous permet collectivement de tirer profit d’une agriculture qui s’est construite et qui a évolué en fonction de nos valeurs, qui prend en compte nos préoccupations collectives sur les plans de l’économie, de la géographie, de l’environnement, de la sécurité alimentaire et de l’innovation et qui jusqu’à maintenant a livré des résultats qui parlent d’eux-mêmes, a indiqué le président de La Coop fédérée, M. Ghislain Gervais lors d’un événement média. Le système fonctionne. Au nom de quoi devrions-nous donc accepter de nous faire imposer une agriculture à l’américaine, c’est-à-dire une agriculture hautement concentrée et industrialisée, qui ne répond ni aux caractéristiques de notre pays, ni à nos valeurs ? »

« De par sa nature fondamentale, le modèle agricole canadien doit être protégé. Et pour ce faire, je pense qu’il est légitime de réclamer en son nom une mesure de protection. Au nom de ses membres, de ses partenaires, de ses clients, des consommateurs et de nos valeurs collectives, c’est ce que La Coop fédérée réclame aujourd’hui », de conclure Ghislain Gervais.

Pour prendre connaissance du sommaire de l’étude : https://web.lacoop.coop/fr/publications

À propos de La Coop fédérée

Fondée en 1922, La Coop fédérée est la plus importante entreprise agroalimentaire au Québec, la seule coopérative agricole pancanadienne et la 24e plus importante coopérative agroalimentaire au monde. Elle représente plus de 90 000 membres regroupés dans près de 70 coopératives réparties dans plusieurs provinces canadiennes. Elle emploie plus de 12 000 personnes et son chiffre d’affaires s’élève à 6,3 milliards de dollars. En incluant ses coopératives affiliées, La Coop fédérée compte près de 18 000 employés et un chiffre d’affaires combiné de 9,2 milliards de dollars. Ses activités se séparent en trois divisions : Olymel S.E.C. (sous les bannières Olymel, Flamingo et Lafleur), la Division agricole (sous les bannières La Coop et Elite, Agrico et Agromart) et Groupe BMR inc. (sous les bannières BMR, Unimat, Agrizone et Potvin & Bouchard). Pour en savoir plus, visitez le www.lacoop.coop. Compte Twitter : twitter.com/LaCoop_federee.

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