À Bordeaux, deux jeunes diplômés viennent d’ouvrir une épicerie qui pioche ses produits dans un circuit de producteurs locaux, avec une particularité: La Recharge, qui lutte contre les gaspillages, ne propose aucun emballage, mais invite ses clients à se munir de leurs propres contenants.
Nichée dans le quartier historique de Bordeaux, l’épicerie a ouvert mardi. Le local, un ancien magasin de meubles, est décoré avec simplicité: meubles chinés de-ci, de-là et retapés, étals confectionnés à l’aide de cagettes ou de caisses de vin…
Fruits et légumes bio, huile d’olive, vin, bière, bonbons, produits détergents, yaourts, fromages…: l’offre est conforme à celle d’une épicerie classique, à ceci près que la plupart des articles ne sont pas conditionnés. Les clients sont invités à faire leurs emplettes avec leurs propres sachets, bocaux, cageots, bouteilles… S’ils viennent les mains vides, bien sûr, «on leur propose nos propres contenants, qu’ils peuvent acheter et réutiliser», glisse Jules Rivet.
À 24 ans, ce diplômé de l’Institut d’administration des entreprises de Bordeaux est cofondateur avec Guillaume de Sanderval, 23 ans, titulaire d’un Master droit et fiscalité de l’énergie, de La Recharge.
Pour ces deux amis de lycée, l’histoire a commencé «il y a environ deux ans», explique Jules. «L’idée de faire un magasin »sans emballages »» est partie de la prise de conscience de «la quantité effarante de déchets que l’on produit et notamment des emballages jetables», poursuit le jeune homme, qui insiste: «On travaille directement avec des producteurs locaux», en privilégiant des circuits courts, «pour réduire, à la source, les emballages».
La finalité, c’est aussi d’avoir «un commerce de proximité, implanté dans le quartier», insiste-t-il. Quant aux choix de Bordeaux pour installer La Recharge, celui-ci s’est imposé de lui-même: Guillaume était étudiant à Paris, mais la cité girondine offrait l’avantage d’être moins chère et, surtout, permettait «de travailler avec un terroir», confie Jules.
Ouverte mardi, La Recharge, financée en partie grâce à un site de collecte de fonds (crowdfunding), a connu des débuts encourageants. Michèle, Marseillaise d’origine de 62 ans, est conquise: «J’en ai entendu parler à la télévision (…) Cela n’est pas plus cher qu’ailleurs, ce sont de vrais produits (…) Pour moi, il n’y a que des avantages», s’enthousiasme la retraitée.
Source : Agence France-Presse