Publiée le 13 septembre sur laterre.ca par Yvon Laprade, cette nouvelle soulève les problèmes persistants de la corruption dans la distribution alimentaire. Article à lire ici ou ci-dessous et également évoqué dans une discussion linkedin sur le compte du CTAC.
« Par Yvon Laprade.
QUÉBEC — « Si l’on parle des enveloppes brunes dans l’industrie de la construction, il faudrait également se préoccuper de la remise d’enveloppes brunes dans le réseau de distribution », a déclaré aujourd’hui le PDG de l’Association des détaillants en alimentation (ADA), Florent Gravel.
Il a fait cette sortie dans le cadre du Congrès de l’Association des communicateurs et rédacteurs de l’agroalimentaire (ACRA), lors d’un débat portant sur l’accès aux tablettes et sur le peu de moyens dont disposent les producteurs pour convaincre les grands distributeurs (Metro, IGA-Sobeys et Loblaw-Provigo).
« Ce n’est pas sain de permettre aux grands de la transformation de verser des sommes considérables aux distributeurs pour acheter leur espace tablette, dénonce Florent Gravel. Ça permet à Heinz, par exemple, de s’imposer face à de plus petits concurrents dans les épiceries ».
En entrevue à la Terre, le PDG de l’ADA a précisé sa pensée : « Dans notre industrie, on semble trouver normal que les transformateurs remettent des chèques aux distributeurs pour entrer dans les épiceries. On appelle ça des frais de référencement, mais dans la vraie vie, on sait tous que ces chèques ont toutes les apparences d’enveloppes brunes. C’est au plus fort la poche. »
Florent Gravel, qui assure la promotion d’Aliments du Québec, concède que l’achat de l’espace tablette constitue « un sujet tabou dans notre industrie ». « Personne n’ose en parler ouvertement, mais c’est un véritable problème qui devrait faire réfléchir le gouvernement, au moment où l’on parle de souveraineté alimentaire et de l’importance de faire plus de place aux produits locaux et aux producteurs québécois », fait-il valoir.
Selon lui, seule une intervention du gouvernement pourrait ramener un équilibre dans l’industrie. « Je sais qu’il [le gouvernement] est au courant, mais si l’on veut assainir nos pratiques, il faudra bouger », ajoute-t il. »