Le taux d’obésité des petits Valaisans (Suisse) ayant suivi le programme d’éducation à l’alimentation «Senso5» est plus bas que celui des élèves n’ayant pas participé au projet. «Senso5» est recommandé dans le cadre des nouveaux programmes pédagogiques romands (PER).
De 2006 à 2011, une centaine d’élèves de l’école enfantine et primaire de la ville de Sion ont suivi, en classe, le programme d’éducation à l’alimentation «Senso5». Ils ont subi une batterie de tests comme une centaine d’autres enfants au profil sociodémographique similaire mais n’ayant pas participé au projet.
Résultats: alors que le pourcentage d’enfants en état d’obésité était au départ comparable dans les deux groupes (1,5%), il reste ensuite stable chez les enfants suivant le programme mais augmente jusqu’à 8% dans l’autre groupe.
«C’est la première fois que des scientifiques mettent en évidence une corrélation positive entre une telle méthode et le taux d’obésité des enfants. Il s’agira maintenant de faire confirmer cette avancée dans le domaine de la promotion de la santé par des analyses complémentaires et des recherches plus approfondies», a indiqué mercredi Anne-Claude Luisier, chef de projet.
Dégustation et peinture
Le projet «Senso5» n’est pas basé sur une approche nutritionnelle de type «bouger plus, manger moins, manger mieux». Il se distingue par une éducation basée sur l’expérimentation. Ainsi, grâce à ses cinq sens, l’enfant explore le monde alimentaire, mémorise les expériences vécues, verbalise ce qu’il perçoit et apprivoise les aliments rebutants à première vue.
Par exemple, au cours de dessin, la peinture d’une nature morte s’effectue après dégustation et description sensorielle des fruits utilisés. En cinq ans, quelque 150 enseignants valaisans des degrés enfantine et primaire ont été formés à cette approche et l’intègrent dans huit à dix leçons annuelles.
Initié il y huit ans par deux enseignantes et deux chercheuses valaisannes, le programme est devenu il y a cinq ans un mandat du Département valaisan de l’éducation, de la santé et de l’économie par le service de l’agriculture. Il est recommandé dans le cadre des nouveaux programmes pédagogiques romands (PER) et il a remporté en 2005 le prix «santé entreprise» de l’association européenne pour la promotion de la santé.
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