C’est en présence de plusieurs partenaires du secteur bioalimentaire que la première ministre du Québec, Pauline Marois, et le vice premier ministre et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, François Gendron, ont dévoilé la première Politique de souveraineté alimentaire du Québec.
« Aujourd’hui sont réunis le gouvernement, le secteur de la production agricole et le secteur alimentaire. Je souhaite qu’ensemble, nous travaillions pour qu’au moins 50 % des produits consommés par les Québécois soient des produits de chez nous. C’est toute l’économie du Québec qui y gagnera », a déclaré la première ministre.
Pour Mme Marois, le concept de souveraineté alimentaire est bien adapté à la réalité québécoise. « Nous lui avons donné une couleur reflétant les aspirations et les attentes des artisans de notre secteur bioalimentaire. Pour nous, pour le Québec, la souveraineté alimentaire, c’est d’abord la capacité de l’État québécois à définir sa propre politique agricole et alimentaire suivant les intérêts de sa population. La souveraineté alimentaire privilégie la production locale ainsi que l’accès à la terre et aux ressources pour y parvenir, sans exclure les échanges et les exportations », a-t-elle ajouté.
Deux éléments ont été annoncés par la Première ministre :
– Bonification du programme relève agricole.
– Les producteurs en serre vont bénéficier de tarifs préférentiels d’Hydro Québec.
Quatre grands axes
La Politique de souveraineté alimentaire s’articule autour de quatre axes : l’identité des aliments du Québec, l’occupation dynamique du territoire, la valorisation du potentiel économique du secteur et le développement durable. Elle vise à atteindre trois grands objectifs :
• assurer à l’ensemble des Québécois un approvisionnement en aliments de qualité, à juste prix et bons pour leur santé;
• accroître la proportion d’aliments du Québec consommée par les Québécois;
• développer un secteur bioalimentaire prospère, rémunérateur, générateur d’emplois, respectueux de l’environnement et contribuant à l’occupation dynamique du territoire québécois.
« Après des années d’attente et de réflexion, je suis extrêmement fier de passer à l’action en dévoilant la Politique de souveraineté alimentaire. Aujourd’hui, nous n’atteignons pas la ligne d’arrivée; nous amorçons une démarche qui donnera un nouveau souffle au secteur bioalimentaire. Cette nouvelle ère s’annonce emballante et porteuse pour notre avenir collectif. Les Québécois auront l’occasion de participer en posant des gestes concrets, comme celui de privilégier l’achat de produits alimentaires d’ici. Ils contribueront ainsi à l’économie du Québec et s’assureront du même coup de consommer des produits de qualité », a expliqué le ministre Gendron.
François Gendron a annoncé deux autres actions:
– dépôt de deux projets de loi d’ici la fin de la présente session autour de la protection du territoire agricole.
– mise en place d’une stratégie d’achat de produits québécois dans les réseaux publiques.
Le secteur bioalimentaire est omniprésent et représente un apport économique considérable. Il compte pour 7 % du PIB total du Québec et génère quelque 475 000 emplois, soit 12 % de tous les emplois au Québec. Le secteur est présent dans toutes les régions et constitue un levier de premier ordre pour plusieurs d’entre elles. En effet, au moins 10 % des emplois dans 14 des 17 régions lui sont attribuables.
La transformation alimentaire
Mme Marois a mentionné que la transformation était le premier employeur manufacturier du Québec. Le gouvernement souhaite que la portion de vente des produits aliments du Québec monte à 50%. Pour ce faire, il encourage les consommateurs à demander des produits québécois et des produits fabriqués au Québec. Pour leur part, tous les partenaires de la transformation bioalimentaire se sont réunis afin de réclamer un budget minimum de 100 millions $/année pour les 5 prochaines années ainsi qu’une reconnaissance du secteur.
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