Dans le cadre des travaux de la Table de développement de la production biologique (TDPB), l’Union des producteurs agricoles (UPA) rend public aujourd’hui un nouveau rapport d’analyse sur le soutien gouvernemental au développement de la production biologique, ici et ailleurs dans le monde.
Selon le rapport, plusieurs mesures de soutien québécoises ont fait leurs preuves, notamment le Programme d’appui pour la conversion à l’agriculture biologique et la bonification du Programme services-conseils, tous deux offerts par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec. Les entreprises agricoles québécoises ne bénéficient toutefois pas d’un soutien spécifique direct au maintien de la production biologique, contrairement aux producteurs d’autres pays avec qui ils doivent compétitionner sur le marché. Soulignons que la demande pour les produits biologiques est toujours en croissance au Québec, et qu’il serait donc préférable que les conditions offertes par l’État contribuent à la poursuite de la croissance du secteur.
Le rapport note qu’un des programmes phares du gouvernement américain consiste à appuyer le maintien des superficies en production biologique par la prise en charge, depuis 2002, d’une partie des coûts de certification (National Organic Certification Cost Share Program). En Europe, le rapport dénote une tendance au soutien direct par un paiement à l’hectare récurrent, ce qui encourage le maintien des pratiques associées à la production biologique en assurant leur mise en œuvre à long terme. Ce type de mesure, souvent justifié par la rétribution des services environnementaux, a un impact important sur le taux de conversion. Enfin, le rapport constate que les budgets consacrés directement ou indirectement au développement de l’agriculture biologique sont en nette évolution dans toutes les juridictions analysées, particulièrement au regard de la recherche.
Par la publication de ce rapport, l’UPA souhaite alimenter la réflexion sur le soutien gouvernemental à l’agriculture québécoise dans une perspective de développement durable. Les divers paliers de gouvernement sont toutefois responsables d’assurer des conditions favorables pour permettre à nos entreprises d’occuper une place de choix sur nos marchés et de contribuer à notre autonomie alimentaire. Dans ce cadre, le gouvernement canadien doit renforcer la Norme biologique canadienne (NBC) et la règlementation afférente de façon à garantir la valeur ajoutée des produits bio. Il doit aussi imposer aux produits biologiques importés les mêmes exigences que celles demandées aux entreprises d’ici et assurer le financement permanent de la révision et du maintien de la NBC. La Financière agricole du Québec doit, de son côté, adapter ses programmes en fonction de la valeur commerciale des produits biologiques.
« De 2015 à 2020, le gouvernement du Québec a investi 8,7 M$ dans le développement de la production biologique à travers le Programme d’appui pour la conversion, sans compter les bonifications à d’autres programmes. Ceci a grandement incité les entreprises à investir également. On constate aujourd’hui un léger déséquilibre entre l’offre et la demande dans certaines productions. Une forme d’aide au maintien permettrait de sécuriser les investissements effectués, comme cela se fait ailleurs dans le monde », a fait savoir Martin Caron, premier vice-président de l’UPA et président de la TDPB.