Terreau fertile d’innovation et de créativité, notre industrie agroalimentaire accueille chaque année de nouvelles entreprises. Ces acteurs émergents viennent confirmer son dynamisme et sa vigueur économique. Ils contribuent aussi à insuffler une nouvelle mouvance en alimentation et dans les habitudes de vie au Québec. Motivées par leur volonté de faire une différence, ces entreprises émergentes sont le moteur du renouvellement et de la bonification de l’offre de produits aux consommateurs. Voici le portrait de Chantal Van Winden, PDG d’Oliméga. Elle n’a pas hésité à tout mettre en œuvre pour réaliser son rêve d’entrepreneure. | Par Thérèse Garceau
En 2015, après huit ans de tests et de recherche sur la caméline, Chantal Van Winden, présidente-directrice générale d’Oliméga, lançait sur le marché l’huile de caméline, le tout premier produit de la gamme.
L’entreprise familiale, fondée un an plus tôt par Chant al Van Winden et son mari, Raymond Durivage. Elle intègre également cinq associés, dont trois neveux et une nièce. Un modèle d’actionnariat stimulant qui, selon sa présidente, favorise la créativité et apporte une diversification des forces au sein l’entreprise. « C’est très intéressant. Ils viennent tous de milieux différents. Ils ont plusieurs contacts et s’impliquent dans l’entreprise chacun dans leur domaine. Ça multiplie les ressources et nous ouvre à de nouveaux réseaux. »
Quitter son quotidien pour sa passion de l’entrepreneurship
La physiothérapeute de formation, qui a quitté le milieu de la santé pour prendre les rênes d’Oliméga, s’est aussi entourée depuis le début d’un mentor en affaires pour pallier son manque d’expérience et l’aider à prendre des décisions éclairées. Il est également devenu actionnaire au sein de l’entreprise.
Chantal Van Winden souligne qu’il était essentiel pour elle de pouvoir évoluer dans une telle dynamique entrepreneuriale. « Cela a toujours été ma vision de l’entreprise. Je veux être confrontée dans ce que je fais. Chacun a ses visions, ses opinions. Ce sont tous des professionnels et ils sont tous au bout du fil selon les besoins qu’on rencontre. Ça me donne aussi accès à un réseau de contacts extraordinaire. Mes associés ne sont pas dans l’entreprise au quotidien, mais contribuent à différents projets selon leur domaine respectif. Ils font partie du CA et participent aux différentes orientations de l’entreprise. Ce sont des investisseurs comme nous et surtout des personnes qui croient au projet. » En 2017, l’entreprise change de marque de commerce avec Signé caméline (autrefois Et voilà !) de façon à bien valoriser le produit.
Agricultrice entrepreneure de l’année
En 2019, Chantal Van Winden s’est fait reconnaître comme Agricultrice de l’année dans sa région en Montérégie Ouest, pour ensuite recevoir le prix Agricultrice entrepreneure de l’année. Fille de producteur maraîcher, Chantal est issue du milieu agricole, elle partage la fibre entrepreneuriale familiale. « C’est une reconnaissance que je porte avec fierté. J’espère inspirer d’autres femmes à réaliser leurs rêves. »
Une croissance rationnelle chez Oliméga
En mai 2018, l’entreprise, qui depuis ses débuts opérait dans un grand garage situé sur la ferme familiale, aménagé spécialement pour la production, déménage sa production dans une toute nouvelle usine de transformation écoénergétique dont les panneaux solaires fournissent 40 % de l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Un investissement total de plus d’un million de dollars et des installations qui répondent aux normes internationales de qualité. « Nous avons utilisé l’argent intelligemment. Pour notre démarrage, on a choisi de garder nos frais au minimum afin de mettre l’argent dans le marketing. Mais quand on a vu que le potentiel de croissance était là et que nous avions des demandes de gros acheteurs auxquelles, je ne pouvais pas répondre, on s’est dit qu’il fallait agrandir nos installations. C’est un gros investissement, mais ça nous permet d’exporter et de répondre à toutes les demandes. »
En octobre 2018, trois ans après avoir commercialisé son huile de caméline, Oliméga enrichit son portefeuille de produits. Elle lance les graines de caméline. Il s’agit d’un produit qui était d’ailleurs prisé et attendu du côté des plus grands chefs cuisiniers québécois. Ceux-ci avaient déjà adopté l’huile de caméline dans leurs recettes. Ils ont créé la demande pour la graine crue et non traitée qu’ils souhaitaient aussi exploiter dans leurs créations. « Les meilleurs chefs du Québec avaient déjà fait une belle place à l’huile de caméline dans leurs menus. C’est leur intérêt pour la graine qui nous a donné l’idée de la commercialiser auprès des consommateurs. »
Et si l’huile de caméline remplaçait l’huile d’olive
À l’instar de l’huile de caméline, qu’elle souhaite voir un jour remplacer l’huile d’olive sur les tables du Québec, la PDG rêve que la graine de caméline accapare graduellement des parts de marché conquises par la graine de chia ces dernières années. « La graine de caméline est une solution de rechange 100 % québécoise et locale à la graine de chia qui nous arrive du Mexique, du Chili ou du Pérou. Les consommateurs réduisent leur consommation de viande et cherchent des sources de protéines végétales. »
Dans la seconde partie du portrait de l’entreprise d’Oliméga, Chantal Van Winden discutera d’exportation avec notre journaliste.