Par Catherine Richard, Directrice logistique et transport
La logistique est très certainement l’un des sujets de l’heure pour la majorité des entreprises. En effet, ses impacts sur le coût de revient d’un produit alimentaire sont énormes. Évaluation du niveau de risque, choix du moyen de transport le mieux adapté, optimisation des emballages, sélection de partenaires experts ; une analyse précise est nécessaire avant de conclure une vente. Chaque aspect mal analysé risque d’engendrer des coûts inutiles qui mettront en péril la rentabilité d’une vente et, par ricochet, celle de l’entreprise.
Gérer le risque, gérer les attentes
Dans toute relation commerciale, un contrat est primordial. Les exportations ne font pas exception et chaque contrat de vente doit idéalement être négocié sous un Incoterm®, un terme normalisé qui définit les droits et les devoirs des acheteurs et des vendeurs dans une transaction. En bref, un Incoterm® balise qui paye quoi, qui assume le risque et à quel moment la propriété se transfère.
Dans une situation où la marchandise serait perdue, par exemple, qui assume la perte ? Le vendeur retourne le produit ou bien l’acheteur se le procure de nouveau ? Ces questions doivent être adressées en amont afin de définir très clairement les règles du jeu et se sauver d’un désaccord évitable.
Quel impact a un Incoterm® sur le prix de revient, nous demanderez-vous ? Si une entreprise choisit un Incoterm® dans lequel elle prend l’entière responsabilité d’un produit, et ce, jusqu’à la livraison finale au client, elle se doit donc de prendre en compte les frais de transport et de courtage, ainsi que les droits et taxes. Il ne serait donc pas dénué de sens que cette entreprise établisse un prix de vente plus élevé. À l’inverse, si l’acheteur prend tous les risques, sous un Incoterm® différent, il pourrait s’attendre à un prix conséquemment plus bas.
Via la terre, les airs ou la mer : quoi choisir ?
Le moyen de transport sélectionné pourra également avoir un impact important sur le prix de vente. Le choix doit se faire en fonction de divers critères, notamment la nature du produit, sa durée de vie et la destination.
Naturellement, plus le temps de transit est long, moins c’est coûteux. Prenons l’exemple concret d’un envoi du Québec à la Floride. Certains pourraient être tentés de choisir l’envoi terrestre. Toutefois, le transport aérien pourrait être optimal pour un produit à courte durée de vie ou pour une livraison en urgence, et ce, même s’il s’avère plus coûteux. En effet, si cela permet d’éviter des pertes ou des frais de pénalité de retard exigés par un client, la dépense peut en valoir le coût pour éviter de faire fondre la marge de profit.
Une fois le moyen de transport adéquat sélectionné, il importe de se souvenir que l’emballage doit être pensé en fonction de celui-ci. Ainsi, une boîte remplie à pleine capacité est un choix judicieux dans le cas du transport aérien, puisque les lignes aériennes basent leur tarification sur le poids-volume ou le poids réel, selon la plus élevée des deux occurrences. Pour ne pas payer pour un espace vide, il importe donc que l’emballage soit très bien adapté à son contenu. Cet aspect a un impact moins important dans le cas du transport routier, par exemple, où les produits sont facturés à la palette, au pied linéaire ou selon la catégorie de produits (classe de produits). Sans pour autant négliger l’optimisation des emballages, il importe de s’attarder au meilleur choix selon une situation donnée.
Savoir bien s’entourer
Les inscriptions qui doivent se retrouver sur les emballages sont aussi fort importantes. En effet, dépendamment du pays de destination, il est essentiel d’adapter à la fois son étiquetage et son marquage ; deux aspects bien différents. Si l’étiquetage réfère au tableau des valeurs nutritionnelles, à la liste des ingrédients et tutti quanti, le marquage fait plutôt référence au pays d’origine des produits. Les exigences concernant celui-ci, ainsi que toutes les autres formalités douanières, varient grandement selon le pays de destination. D’où l’importance de s’associer avec des partenaires qualifiés possédant une expertise éprouvée dans leur domaine respectif. Un courtier en douane, un transitaire et un consultant en douane, sont tout autant d’alliés qu’il est payant d’avoir dans son entourage. Leur apport pourrait être inestimable et le retour sur investissement vaudra certainement son pesant d’or.