Alors que le gouvernement étudie divers scénarios pour mettre fin au monopole de la SAQ, un sondage Léger, commandé par l’IEDM, montre qu’une forte majorité de Québécois appuie au moins deux aspects concrets de la libéralisation du commerce de l’alcool au Québec.
En effet, selon le sondage :
« Les résultats de ce sondage sont clairs, forts et non équivoques et donnent à réfléchir aux décideurs politiques. La libéralisation de la vente de vins et spiritueux est en effet fortement appuyée par les Québécois, et ce peu importe leur âge, sexe ou affiliation politique », analyse Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « Plutôt que de s’enliser encore dans le débat, parfois stérile, de la privatisation de la SAQ, on devrait aller de l’avant dès maintenant avec l’option de la libéralisation, puisque celle-ci fait l’objet d’un large consensus, tout en étant par ailleurs économiquement avantageuse du point de vue de la liberté de commercer et de consommer. » L’IEDM propose un scénario de libéralisation En marge de ce sondage, l’IEDM publie aujourd’hui un Point qui propose un scénario de libéralisation du marché de l’alcool au Québec. Selon ce scénario, le gouvernement permettrait à des petits commerçants de vendre librement des vins de toute sorte. Ces cavistes pourraient importer eux-mêmes leurs vins et les vendre en boutique sans avoir à passer par la SAQ ni payer la majoration qui y est associée. Aussi, l’État autoriserait les détaillants en alimentation (dépanneurs, magasins spécialisés, épiceries, supermarchés) à vendre de l’alcool sans restriction, comme le font les épiceries françaises ou américaines, entre autres. L’accès aux produits en serait ainsi amélioré, notamment pour les gens habitant en région. « Le nombre de points de vente des épiceries et autres détaillants en alimentation, évalué à 9440, est passablement plus élevé que les 844 points de vente de la SAQ », explique Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM et coauteur de la publication. « Leurs heures d’ouverture sont aussi plus étendues, ce qui permettrait aux consommateurs d’acheter leur nourriture et leur vin au même endroit, réduisant ainsi leurs déplacements ». Le consommateur y trouverait son compte. « Non seulement les nouveaux joueurs vont-ils exercer une pression à la baisse sur les prix, mais en ayant plusieurs acheteurs différents sur le territoire québécois au lieu d’un seul, ceux-ci laisseront libre cours à leurs préférences et répondront aux demandes de leurs clients pour de nouveaux produits », note-t-il. Les restaurateurs, également, seront en mesure d’acheter directement des producteurs, réalisant ainsi des économies qu’ils pourront transmettre aux consommateurs. « Ce scénario de libéralisation, politiquement réaliste, donnerait une chance à des entrepreneurs québécois de réussir dans ce marché, tout en augmentant le choix de produits disponibles et l’accès à ces produits aux consommateurs », conclut M. Belzile. Le Point intitulé « Comment libéraliser le marché de l’alcool au Québec » est signé par Germain Belzile et Mathieu Bédard, respectivement chercheur associé senior et économiste à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site. * * * L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché. SOURCE Institut économique de Montréal
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