FRANCINE LAPLANTE : Vice-présidente, Finance chez Groupe Chenail Fruits et Légumes
PAR MARC-ANTOINE COUTU
IL Y A DE CES PERSONNALITÉS MARQUANTES QUI ONT UN PETIT JE-NE-SAIS-QUOI, ENTREPRENANTES, PERSÉVÉRANTES ET CAPABLES DE MENER D’UNE MAIN DE MAÎTRE LES PROJETS LES PLUS AMBITIEUX QUI SOIENT. C’EST SANS AUCUN DOUTE LE CAS DE FRANCINE LAPLANTE, BIEN CONNUE AU QUÉBEC NOTAMMENT POUR SES MULTIPLES RÉALISATIONS DANS LE MONDE DES AFFAIRES ET SA CONTRIBUTION DANS LES MÉDIAs, MAIS ÉGALEMENT POUR SON IMPLICATION MAJEURE AUPRÈS DES JEUNES ATTEINTS DU CANCER.
J’ai eu la chance incroyable de m’entretenir avec cette mère de cinq enfants, au grand cœur et aux convictions profondes, qui porte simultanément les chapeaux de vice-présidente de Chenail Fruits et Légumes, copropriétaire des épiceries Citron que c’est bon!, présidente de la Fondation des Gouverneurs de l’espoir, et présidente de la fondation Nez pour vivre, pour ne nommer que ceux-ci!
LE PARCOURS D’UNE GRANDE FEMME d’AFFAIRES
Cadette d’une famille de 12 enfants, Francine Laplante fait son immersion dans le monde du travail en bas âge, notamment pour subvenir aux besoins financiers de la famille: «Notre père est décédé jeune d’un cancer et nous étions très pauvres. Nous devions mettre l’épaule à la roue pour aider la famille. Au secondaire, je devais travailler une quarantaine d’heures par semaine, on ne lâchait jamais!» explique- t-elle. À l’extérieur de l’école, c’est donc au Marché Jean-Talon qu’elle passe la plus grande partie de son temps, travaillant pour le commerce de fruits et légumes de son beau-frère François Chenail.
De fil en aiguille, Francine Laplante poursuit sa formation scolaire et complète ses études universitaires en criminologie, un domaine d’activités qu’elle délaissera toutefois rapidement. «J’avais en moi un sens de la justice développé et j’ai même envisagé de travailler dans la police. Par contre, je me suis rendue compte bien vite que j’étais très antipathique à l’égard de ceux qui commettaient des crimes envers d’autres personnes. Je n’étais pas neutre face aux situations qu’on me présentait, alors question de valeurs, ce n’était pas un bon domaine pour moi.»
Au début des années 1990, elle accepte l’offre de son beau-frère et entreprend son ascension au sein de l’entreprise Chenail Fruits et Légumes, étant déjà familiarisée avec les différentes facettes de l’industrie. En occupant divers postes liés à la comptabilité, aux finances et à l’administration de l’entreprise (elle occupe aujourd’hui le poste de vice-présidente, Finance, Groupe Chenail), Francine Laplante par- ticipe rapidement à la croissance fulgurante de l’entreprise, qui assite à une augmentation plus que substantielle de son chiffre d’affaires entre 1993 et 1996. L’entreprise a alors le vent dans les voiles.
UN PACTE POUR LA VIE
De son union avec Dominic Viau, Francine Laplante donne naissance en 1993 à son fils, François-Karl. Préoccupés par la cause des enfants et désirant offrir leur aide aux plus jeunes, son conjoint et elle décident d’adopter deux garçons originaires d’Haïti, Charles-Alexis et Louis-Thomas. Tout se déroule bien pour la famille qui a accueilli chaleureusement son premier enfant adopté et qui se prépare à l’arrivée de Louis- Thomas. Toutefois, en 1998 une triste nouvelle vient bouleverser la vie de la petite famille; François-Karl, âgé de 5 ans, est atteint d’un cancer au stade avancé. «Ça a été un terrible coup de poing pour notre famille et les gens qui nous entouraient, mentionne Mme Laplante. En même temps, c’est peut-être ça qui nous a sauvé la vie. On travaillait beaucoup trop et on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas seulement que le travail dans la vie», poursuit-elle.
«Quand j’ai appris que mon garçon était malade et que nous allions devoir nous battre contre le cancer, j’ai fait un pacte avec la vie: tu redonnes la santé à mon fils et moi, je consacre le reste de mes jours à amoindrir la souffrance des enfants.» Francine Laplante a tenu parole, comme en témoigne la suite des choses.
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LES NUMÉROS 1 DE LA N°1 :
× Plusieurs valeurs guident les actions quotidiennes de Francine Laplante. par contre, sa valeur no 1, autant sur le plan personnel que professionnel, demeure le respect. « pour moi, le respect est à la base de toute relation, en affaires comme à la maison. si on ne se respecte pas, c’est impossible de pouvoir construire quelque chose de solide et d’avancer dans la bonne direction. »
× Son authenticité est quant à elle sa qualité no 1, celle qui la définit par-dessus tout en tant que gestionnaire et leader. « il n’y a pas de doute, quand les gens travaillent avec moi, ils savent à quoi s’attendre ! [rires] Ça apporte des pours et des contres, mais en bout de ligne, ça simplifie les choses. »
× Dans ses projets professionnels, quelle est la ressource no 1 de Francine Laplante, celle sur laquelle elle peut toujours miser ? « mes gens sont ma ressource essentielle », répond-elle sans équivoque. « C’est grâce à eux et à leurs talents que nos entreprises progressent. d’ailleurs, c’est aussi en participant au développement de ces gens et en leur donnant le goût de grandir que nos entreprises grandissent à leur tour. »
× Et sa passion no 1 ? « Les enfants sont une passion pour moi puisqu’ils sont notre relève, l’avenir de notre société. C’est primordial qu’on leur accorde de l’importance et qu’on leur fournisse toutes les ressources dont ils ont besoin. La jeunesse d’aujourd’hui, c’est notre monde de demain, il ne faut jamais l’oublier ! »
× L’atout no 1 de mme Laplante en affaires ? « mon côté très terre à terre est un atout qui me permet de me concentrer sur les bonnes choses, celles qui comptent et qui sont importantes. Ça m’évite de perdre du temps avec les choses moins utiles et ça me permet de continuer à avancer. »
× En contrepartie, quel est son défaut no 1 ? « Je suis très exigeante, parfois même contrôlante et je n’aime pas les choses faites à moitié. Ça ne doit pas toujours être évident pour mon équipe ! » admet-elle avec le sourire.
× A-t-elle une idole no 1, une personne qui l’inspire particulièrement ? « Les gens comme Guy Laliberté m’inspirent dans leur façon d’être, de penser et de se comporter. L’ex-juge Andrée Ruffo est aussi inspirante par ses convictions et ses agissements. par contre, je pense sincèrement qu’on ne devrait pas se laisser impressionner par les gens. tout le monde a un petit quelque chose de spécial qu’il ne suffit que de développer », rappelle avec sagesse mme Laplante.
× Le sujet de la passion revient d’ailleurs lorsque je demande à mme Laplante son conseil no 1 pour quiconque voudrait suivre ses traces d’entrepreneure et dirigeante d’entreprise. « il faut d’abord être passionné et ne pas compter les efforts investis, mais il faut aussi être très patient. en affaires, pour monter au sommet, il faut y aller une marche à la fois et prendre le temps de franchir chaque étape nécessaire. monter trop rapidement comporte bien des risques. »
× Aujourd’hui, quel est le rêve no 1 de Francine Laplante ? « Ça peut en surprendre plus d’un, mais mon plus grand rêve serait de pouvoir agrandir ma famille de façon subs- tantielle, pour aider encore plus de jeunes dans le besoin. Je ne parle pas d’agrandir la famille simplement pour agrandir, mais plutôt de pouvoir mettre toutes les ressources nécessaires à la disposition des jeunes pour qu’ils puissent grandir et s’épanouir comme il se doit. »
× Quel est le mot no 1 pour décrire les aspirations de Francine Laplante à l’égard de ses entreprises et projets professionnels ? « un seul mot pour tout décrire : ce n’est pas évident ! mais dans l’ensemble, j’aimerais qu’on arrive un jour à l’excellence, en terme de ce qu’on est et surtout de ce qu’on offre à nos clients. À cet effet, une des entreprises que j’aime beaucoup est la maison simons. Le service à la clientèle, la direction, les gens en général ; c’est très inspirant ! »
× Et en terminant, le mot no 1 pour décrire Francine Laplante en tant qu’entrepreneure et femme d’affaires? «épuisante! [rires] Je sais que j’en demande beaucoup à mon équipe et c’est dur à suivre par moments. par contre, ça nous a toujours permis de livrer la marchandise et en bout de ligne, on crée de merveilleuses choses ! » conclut-elle.
